Le massacre perpétré à Oslo par un chrétien franc-maçon crée un malaise chez les chrétiens et les francs-maçons, chaque groupe essayant de se débarrasser de ce mouton galeux, affirmant que les chrétiens et les francs-maçons n’ont rien à voir avec cette histoire. De l’autre côté, les musulmans se frottent les mains et se sentent soulagés que le forcené ne vienne pas de leurs rangs.
Et lorsqu’un crime est commis par des musulmans, leurs adversaires n’hésitent pas à pointer du doigt la religion musulmane, estimant que cette religion favorise le terrorisme.
La même chose peut se dire des crimes commis par des juifs. Certains musulmans estiment à cet égard que le judaïsme est à la base de nombreux crimes dans le monde. On connaît à cet égard le fameux ouvrage des Protocoles des sages de Sion que certains musulmans continuent à attribuer aux juifs malgré des preuves manifestes qu’il a été écrit par leurs adversaires pour les dénigrer.
On ne peut nier qu’à travers les siècles, les adeptes de ces trois religions (dites célestes en arabe, parce que provenant du ciel!) ont commis des atrocités, cherchant à les justifier à tort ou à raison par des prescriptions divines. Rappelons à titre d’exemple la phrase Gott mit uns (Dieu avec nous, en latin: Nobiscum Deus) qui était le cri de guerre de l’empire byzantin et d’autres régimes dits chrétiens, figurant sur les armoiries militaires prussiennes et les casques des soldats allemands. Ce qui correspond grosso modo au cri de guerre musulman Allah akbar (Dieu est le plus grand) figurant sur les drapeaux et les fronts des militants islamistes. Les juifs parlent de Yahvé Sabaot (Dieu des armées).
Certes Jésus n’a jamais participé à une guerre ou à des massacres, contrairement à Moïse ou à Mahomet (deux prophètes que je n’hésite pas à qualifier de criminels de guerre). Mais les adeptes de Jésus n’ont pas été aussi doux que leur maître, invoquant son nom pour justifier les pires exactions.
Certes, on ne peut pas dire que tous les juifs, tous les chrétiens ou tous les musulmans sont des sanguinaires assoiffés de sang, mais on ne peut nier que des juifs, des chrétiens et des musulmans ont invoqué leur religion à tort ou à raison pour justifier des atrocités. On peut alors se demander qui est le vrai juif, le vrai chrétien et le vrai musulman parmi ces gens? Mais peut-on parler de vrai et de faux juif, de vrai et de faux chrétien, de vrai et de faux musulman… comme on parlerait de vraie monnaie et de fausse monnaie, de tableau authentique et de faux tableau? Et qui peut décider ce qui est vrai et ce qui est faux lorsqu’il s’agit de croyance?
Contrairement aux labels commerciaux, les labels “juif”, “chrétien” et “musulman” ne sont pas des labels protégés. Un Sharon, un Ben Laden et un Anders Behring Breivik peuvent bien se déclarer respectivement juif, musulman et chrétien… au même titre que le plus pacifiste parmi les juifs, les musulmans et les chrétiens, et personne ne peut leur contester le droit de porter ce titre. Peut-on alors mettre tous les juifs, tous les musulmans et tous les chrétiens dans le même sac et les traiter de terroristes en raison de ces trois funestes personnages? La réponse est sans doute non. On doit en conclure qu’il y a autant de judaïsmes, de christianismes et d’islams que de juifs, de chrétiens et de musulmans. Chaque juif, chaque chrétien et chaque musulman a sa propre religion et la colore à sa guise…. et il doit être jugé en fonction de sa propre croyance et de ses propres actes… sans que cela englobe l’ensemble des juifs, des chrétiens ou des musulmans.
Par conséquent on a le droit de critique le judaïsme de Sharon, le christianisme d’Anders Behring Breivik et l’islam de Ben Laden sans que les autres juifs, chrétiens ou musulmans ne se sentent visés par cette critique.
Prenons trois exemples:
1) On trouve parmi les musulmans des personnes qui sont opposées à la musique, invoquant des récits de Mahomet, voire des versets coraniques. Un père de famille musulman en Italie est allé jusqu’à interdire à sa fille la fréquentation des leçons de musique.
2) Il y a des musulmans qui prônent le voile intégral transformant les femmes en tentes ambulantes ou sacs de poubelle.
3) Certains musulmans portent l’échelle de travers gênant la circulation, comme font ceux qui prient dans les rues en France, et d’autres qui pratiquent leur religion sans gêner personne.
Évidement pas tous les musulmans adhèrent à une telle conception de l’islam. On peut donc dire qu’il y a un “islam bête” encombrant et un “islam intelligent” qui parvient à cohabiter avec les autres sans les gêner. Et on doit pouvoir condamner l’islam bête et encourager l’islam intelligent sans que tous les musulmans ne se sentent visés.
Une telle distinction entre “Islam bête” et “Islam intelligent” ne plaît pas à tous. Des musulmans vous diront qu’il n’y a qu’un seul islam et qu’il s’agit d’une religion divine, une et indivisible, parfaite et au-dessus de toute critique. Les adversaires de l’islam disent la même chose, estimant que l’islam est dans son essence une religion terroriste, criminelle, et donc condamnable. Par une telle généralisation, les deux courants rendent impossible la solution des problèmes posés par l’islam bête et jettent le bébé avec l’eau du bain.
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