Remettre en question la révélation comme préalable pour faire évoluer l’islam et les musulmans

Il y a deux façons pour faire évoluer l’islam et les musulmans et éviter les heurts entre ces derniers et l’Occident:

1) Entreprendre une révolution à la manière de Mustafa Kemal Atatürk. Celui-ci, militaire franc-maçon farouchement hostile à l’islam et à Mahomet a bouleversé le système islamique dont l’empire ottoman était le représentant et le gardien. Malheureusement, sa conception philosophique et religieuse n’a pas été diffusée dans la population turque. Et de ce fait, on assiste actuellement à un effritement de la laïcité qu’il préconisait au profit des intégristes musulmans qui sont au pouvoir.

2) Entreprendre une révolution sur le plan des idées et les diffuser le plus largement possible parmi les musulmans vivant en Occident et ceux vivant dans les pays musulmans. Il faut remettre en question les fondements mêmes de l’islam. Mais on se rend compte que dès qu’on touche à Mahomet, au Coran ou à l’islam, les musulmans (ou certains parmi eux au moins) et leurs acolytes idiots utiles hurlent au scandale et à l’islamophobie.

Pour casser cette barrière, il faut admettre les principes suivants sans lesquels aucun débat et aucune évolution ne sont possibles:

– Aucun livre “sacré” n’est au-dessus de toute critique.

– Aucun personnage, mythique, historique ou actuel (y compris les prophètes) n’est au-dessus de toute critique.

– Aucune religion (y comprises les trois religions monothéistes) n’est au-dessus de toute critique.

Ensuite, il est impératif de revoir le concept de la révélation: la révélation n’est pas la parole de Dieu à l’homme (et donc intouchable), mais la parole de l’homme sur Dieu (donc comportant un idéalisme et des bêtises, et donc susceptible d’être critiquée).

Je me permets ici de citer l’éminent philosophe et médecin persan Muhammad Ibn Zakariyya Al-Razi (en latin: Rhazes; décédé vers l’an 935). Il affirme:

“Dieu nous pourvoit de ce que nous avons besoin de savoir, non pas sous forme de l’octroi arbitraire et semeur de discorde d’une révélation particulière, porteuse de sang et de disputes, mais sous la forme de la raison, laquelle appartient également à tous. Les prophètes sont au mieux des imposteurs, hantés par l’ombre démoniaque d’esprits agités et envieux. Or l’homme ordinaire est parfaitement capable de penser par lui-même, et n’a besoin d’aucune guidance de qui que ce soit”.

Comme on lui demande si un philosophe peut suivre une religion révélée, Al-Razi réplique:

“Comment quelqu’un peut-il penser sur le mode philosophique s’il s’en remet à ces histoires de vieilles femmes fondées sur des contradictions, une ignorance endurcie et le dogmatisme?”

Si seulement les Iraniens revenaient à leur héritage culturel libéral! Cela serait bénéfique pour eux et pour le reste de l’humanité. Ce serait le début de la fin de l’obscurantisme dans lequel glisse le monde musulman et dans lequel veulent nous mener ses représentants intégristes qu’ils soient en Arabie, au Pakistan, en Égypte ou dans la cité de Calvin (suivez mon regard). Ces derniers n’osent pas critiquer la lapidation parce que … c’est la parole de Dieu! On peut ainsi voir comment la prétendue parole de Dieu devient déshumanisante et empêche tout raisonnement humain.

Lisez sur Al-Razi l’article de Wikipedia en anglais: http://en.wikipedia.org/wiki/Muhammad_ibn_Zakariya_al-Razi
Malheureusement la version française de cet article est incomplète.

Recueil de traité de médecine d’Al-Razi traduit en latin, Musée de Cluny

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