Vincent Pellegrini reproche aux autorités fédérales de n’avoir pas présenté de contre-proposition à l’initiative contre les minarets. Pourquoi elles ne l’ont pas fait?
Une des réponses possibles est que cela demande du travail, des recherches et des prises de position qui risquent de fâcher. Alors ces autorités font miroiter la peur des attentats terroristes et des répercussions économiques négatives, espérant que cela suffira pour que le peuple rejette l’initiative (Voir le message federal: http://www.admin.ch/ch/f/ff/2008/6923.pdf, p. 6969).
Mais que l’initiative soit acceptée ou rejetée, le problème ne s’arrêtera pas là. Aujourd’hui tous les pays du vieux continent sentent la nécessité de s’occuper des problèmes posés par la présence de la minorité musulmane galopante avec forcément des revendications croissantes et de plus en plus “surprenantes”: vous n’aimez pas le voile? vous allez adorer la burqa!
Le problème est que ces pays ne sont guère préparés pour affronter ces problèmes. Rares sont les universités et les chercheurs qui se penchent sur ces questions. À titre d’exemple, aucune Faculté de droit suisse ne donne de cours sur le droit musulman, et ainsi les milliers de juristes qui occupent les sièges des parlements, des conseils communaux et des tribunaux manquent de toute formation. Quant aux autres facultés, elles se limitent à quelques cours de langue et de littérature qui ne dépassent pas le niveau de l’école secondaire. Et puis il y a la langue de bois, le politiquement correct, l’autocensure qui viennent boucler la boucle. Et gare à celui qui ose lever la voix ou s’exprimer dans ce domaine délicat: on l’écarte et on essaie de le faire taire. Alors on compte sur une Commission fédérale contre le racisme sans aucune compétence et qui détonne dans ses prises de position déraisonnées soutenant par exemple l’abattage rituel et les cimetières religieux séparés. Cette Commission critique, à juste titre, les discriminations contre les musulmans mais ne dit jamais un seul mot des normes discriminatoires musulmanes.
Il est temps pour que nos universités et centres de recherches empoignent les questions liées à la présence des musulmans en Suisse en laissant de côté la langue de bois et l’autocensure afin que les chercheurs puissent travailler en toute liberté et proposer des solutions aux problèmes qui se posent et se poseront dans l’avenir. Toutes les questions doivent être abordées sans tabous. Les autorités fédérales doivent avoir le courage d’ouvrir tous les chantiers et ne pas laisser le sale boulot aux cantons qui forcément adopteront des solutions contradictoires, comme on le voit avec la question des cimetières religieux, contradictions qui font le jeu des islamistes.
Sami Aldeeb
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