Je viens de faire deux enregistrements en arabe sur ce verset
Dimanche prochain je ferai un troisième enregistrement.
J’ai rédigé un livre sur ce verset en français, en anglais et en arabe.
Nulle contrainte dans la religion: Interprétation du verset coranique 2:256 à travers les siècles, Createspace (Amazon), Charleston, 2015, 201 pages |
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Je vous en donne ici le résultat repris de mon livre en français
Sens du verset 2:256 et ses limites
Le sens du verset 2:256 donné par les exégèses publiées dans la présente étude peut être résumé comme suit:
1) Les polythéistes arabes, n’ayant pas de livre révélé, ne sont pas tolérés. Ils n’ont le choix qu’entre l’islam et l’épée. Souvent, les exégèses parlent d’arabes, sans faire usage du qualificatif “polythéistes”. Les polythéistes sont souvent appelés “associateurs”, c’est-à-dire ceux qui associent d’autres divinités à Allah.
2) Les gens du livre, à savoir les juifs et les chrétiens, ont le choix entre se convertir à l’islam, conserver leur religion en payant le tribut, ou (mourir par) l’épée. Cette norme s’applique aussi aux sabéens et aux zoroastriens. On ne les contraint donc pas à changer de religion, comme les polythéistes. Mais ceux qui refusent de payer le tribut et de se convertir à l’islam doivent être tués.
3) Les polythéistes qui se convertissent au judaïsme ou au christianisme sont traités comme les polythéistes; ils n’ont le choix qu’entre l’islam et l’épée.
4) Les captives et captifs juifs et chrétiens devenus esclaves ne sont pas contraints à devenir musulmans. Mais les captives et captifs polythéistes, sabéens et zoroastriens doivent devenir musulmans, car leur maître ne peut épouser leurs femmes ni manger de la viande d’animaux saignés par eux. Les enfants en revanche sont convertis de force, afin qu’ils n’adoptent pas une religion erronée.
5) On entend par contrainte, en règle générale, la contrainte physique, ou plus concrètement la mise à mort. Un seul exégète interprète la contrainte dans le sens de la mise à mort, de l’emprisonnement et de la privation des biens. Aucun exégète ne tient compte des restrictions imposées aux non-musulmans pour les inciter à se convertir l’islam, ni le paiement du tribut, ni les normes discriminatoires (comme l’interdiction du mariage avec une musulmane).
6) Aucun exégète ne comprend le principe “Nulle contrainte en religion” dans le sens du droit de quitter l’islam, ou du droit de ne pas pratiquer les obligations cultuelles telles que la prière ou le jeûne. Un exégète moderne dit expressément que le musulman qui refuse de prier ne peut invoquer le verset 2:256 – il doit être puni.
7) Certains exégètes, surtout modernes, rejettent l’accusation selon laquelle l’islam se serait propagé par l’épée, et estiment généralement que les guerres ont été entreprises pour se défendre ou pour pouvoir pratiquer le prosélytisme islamique. Mais aucun exégète n’envisage le droit des non-musulmans à convertir autrui.
8) Aucun exégète n’envisage le droit des enfants nés musulmans, et qui n’ont pas choisi la religion, de le faire une fois adulte. L’apostasie reste interdite. Celui qui est né musulman, doit le rester.
9) Les exégètes estiment que toute personne raisonnable devrait choisir l’islam, mais reste libre de ce choix. En même temps, ils estiment que la conversion à l’islam ne peut se faire qu’avec la volonté de Dieu. D’autre part, aucun exégète ne laisse la liberté de choix aux polythéistes. Ceux-ci doivent être éliminés de la surface de la terre, comme l’écrit un des exégètes modernes. Cela explique pourquoi les musulmans ne semblent pas émus par le massacre de plus de 80 millions d’hindouistes – ceux-ci sont considérés comme des polythéistes.
10) Les exégètes modernes estiment que l’Islam est la première et la seule religion qui admet le principe “Pas de contrainte en religion”, principe qui leurs semble correspondre à celui de la liberté religieuse des droits de l’homme. Aucun d’eux ne mentionne de contradiction entre la liberté religieuse prévue par les droits de l’homme et le principe islamique.
11) Il est souvent question d’abrogation en rapport avec le verset 2:256. Afin qu’on ne comprenne pas ce verset dans un sens général, applicable à toutes les situations, les exégètes ont estimé que le sens général en a été abrogé par les versets prescrivant le combat, et donc que le verset ne reste en vigueur que dans le sens restreint de non-imposition de la conversion aux gens du livre qui paient le tribut.
J’espère que cela répond au moins partiellement à votre question.
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