La démocratie signifie le pouvoir du peuple basé sur le principe de la majorité.
Par conséquent, quand une décision injuste est contestée, certains soutiennent que la décision a été adoptée à la majorité, démocratiquement.
Le législateur international était conscient de ce dilemme, raison pour laquelle il a placé le principe de l’égalité entre les individus avant le principe de la participation politique. La Déclaration universelle des droits de l’homme stipule:
Article 1: Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Article 7: Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente Déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination.
Article 21: (1) Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis.
(2) Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d’égalité, aux fonctions publiques de son pays.
(3) La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote.
Les nazis germaniques sont arrivés au pouvoir grâce au principe de la majorité et ils ont bafoué le droit des individus à l’égalité et le droit des minorités.
Les nazis sionistes aussi sont arrivés au pouvoir grâce au principe de la majorité et ils ont bafoué le droit des individus à l’égalité et le droit des minorités. Pour parvenir à cette fin, ils ont détruit 81% des villages de Palestine, expulsé leurs habitants et refusent leur retour pour le seul crime qu’ils ne sont pas juifs, pour qu’ils ne deviennent pas une majorité numérique et n’excluent pas le nazisme sioniste. Ils insistent toujours sur le principe de la judaïté de l’État.
Lorsque certains se sont opposés aux décisions du président tunisien Bourguiba, décisions qui violaient la volonté de la population dans le domaine du statut personnel, sa réponse a été claire et correcte: je vais imposer la liberté et les droits de la femme de force. Je n’attendrai pas la démocratie d’un peuple dupé par la culture masculine au nom de la religion.
Aujourd’hui, il semble que la Tunisie marche à rebours. En raison du scrutin, et sur la base de la démocratie, la Tunisie semble se diriger vers l’élection d’un président nommé Qais Saïd aux tendances islamiques qui s’oppose au principe de l’égalité des hommes et des femmes en matière d’héritage et place la loi islamique au-dessus des droits de l’homme sous prétexte que la Tunisie est musulmane et que le peuple tunisien est musulman, oubliant que le droit de l’individu est supérieur au droit du groupe. Si un groupe de dix personnes décide de décapiter un barbu, par exemple, ont-ils le droit de me décapiter parque je suis je suis dans la minorité ayant une barbe?
Pour éviter ce dilemme, les initiatives populaires en Suisse sont examinées préalablement pour déterminer si elles contreviennent à un principe constitutionnel tel que le principe de la non-discrimination et le principe de l’égalité. Et lorsqu’une initiative populaire est remportée par une majorité, ceux qui estiment qu’elle contrevient à ces principes peuvent recourir à la Cour fédérale pour annuler la décision de la majorité.
En Israël, il n’existe pas de constitution, mais un ensemble de lois fondamentales qui ne prévoient pas le principe de l’égalité, de peur que ce principe ne soit utilisé pour écarter des décisions injustes prises par la majorité sioniste nazie. C’est pourquoi les mouvements religieux en Israël refusent d’adopter une constitution au vrai sens du terme, car une telle constitution prévoirait le principe d’égalité. Ceci est rejeté par ces mouvements. Le judaïsme considère qu’un juif est plus élevé qu’un non-juif et que les droits des juifs sont plus élevés que ceux des non-juifs. Les non-juifs peuvent être expulsés et privés de leurs terres et de leurs droits simplement parce qu’ils ne sont pas juifs. Oui, Israël est une démocratie, mais quelle démocratie? Une démocratie qui a détruit 81% des villages de Palestine, expulsé leurs habitants et refuse leur retour pour le seul crime qu’ils ne sont pas juifs afin que les Juifs restent majoritaires et contrôlent le pays sur la base du principe de la majorité. C’est la démocratie nazie.
Les Juifs eux-mêmes craignent cette démocratie. Si les Arabes en Israël devenaient majoritaires, les juifs craignent que la majorité musulmane applique la loi islamique du fait qu’elle est majoritaire.
Par conséquent, la démocratie doit toujours être liée au principe d’égalité et aux droits des individus avant les droits des groupes.
Et revenons à l’exemple de la Suisse: Dans ce pays
Environ 70% des Suisses sont germanophones
Environ 24% sont francophones
Environ 5% sont italophones
Environ 1% parlent la langue romanche (mélange d’italien et d’allemand).
Mais ces chiffres ne font peur à personne. Pourquoi? Parce que le principe de l’égalité entre les citoyens est supérieur au principe de la démocratie
Quand j’ai critiqué le candidat à la majorité tunisienne, Qais Saïd, de tendance islamique, une commentatrice a écrit: Si la majorité du peuple décidait l’adoption d’un régime religieux, il faut respecter sa volonté. C’est le concept de liberté.
Je lui ai demandé: Pensez-vous que les Allemands, les Juifs ou les Musulmans ont le droit de choisir le nazisme comme régime?
Elle a répondu: Certainement pas parce que le nazisme persécute une autre race dont il cherche à s’en débarrasser, et que cela n’est pas autorisé. Mais si un peuple a choisi de sa propre volonté de se gouverner d’une certaine manière, c’est son droit tant qu’il ne s’attaque pas à un autre peuple.
Ma réponse a été: vos propos sont pertinents. Chaque système religieux est intrinsèquement nazi car il exclut les adeptes d’autres religions. Rappelez-vous du verset 29 du chapitre 9 du Coran qui dit: Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu ni au jour dernier, qui n’interdisent pas ce que Dieu et son envoyé ont interdit, et ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux auxquels le livre fut donné, jusqu’à ce qu’ils donnent le tribut par une main, et en état de mépris.
D’où mon objection à l’inclusion dans la Constitution d’un article qui institue l’islam comme la religion de l’État… partant du fait que la majorité de sa population est musulmane. L’État n’a pas de religion, et l’inclusion d’un tel article conduit tôt ou tard à la violation des droits des non-musulmans, et c’est ce que nous constatons dans tous les pays musulmans. Même objection en ce qui concerne l’inclusion d’un article qui institue la judaïté de l’État, pour la même raison, principe qui fait de l’État démocratique d’Israël un État nazi.
Sami Aldeeb, dr en droit
Centre de droit arabe et musulman
Mes traductions française, anglaise et italienne et mon édition arabe du Coran par ordre ordre chronolgique, ainsi que mes autres ouvrages https://sami-aldeeb.com/livres-books
Ma chaîne youtube: https://www.youtube.com/user/samialdeeb
Qui est Sami Aldeeb, et en quoi croit-il? https://youtu.be/AnBAaPTUoig
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