Source: On se souvient que, lors du vote suisse contre les minarets, la conférence épiscopale suisse s’est prononcée par communiqué contre l’initiative référendaire car “l’interdiction générale de construire des minarets fragiliserait les efforts nécessaires pour établir une attitude d’accueil réciproque dans le dialogue et le respect mutuel” communiqué intégral.
Savent-ils qu’ils désobéissent au concile de Vienne (1311-1312), eux qui s’offusquent à la moindre critique -même partielle- du concile Vatican II ?
En effet, le célèbre historien catholique Yves Chiron vient de publier chez Perrin une “Histoire des conciles” qui s’arrête sur le contenu de chacun d’entre eux. A la page 144 on lit :
” L’autre décret du concile de Vienne relatif aux musulmans est le décret 25, beaucoup moins irénique. Le concile demande que, “dans les régions du monde soumises à des princes chrétiens”, les muezzins ne puissent appeler publiquement à la prière du haut des minarets des mosquées (les termes ne figurent pas dans le décret, mais l’allusion est claire) et que les pèlerinages sur la tombe des saints musulmans ne soient pas autorisés. Dans les deux cas, dit le décret, cela “engendre un grave scandale dans le coeur des fidèles”. La liberté religieuse, telle que l’entendront le XXeme siècle et le concile Vatican II, était un non-sens pour les croyants du XIVeme siècle.”
Ou pourquoi Oskar Freysinger est plus catholique que les évêques suisses…
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Source: Suisse : Les évêques rejettent l’initiative anti-minarets
ROME, Vendredi 11 Septembre 2009 (ZENIT.org) – Alors que les Suisses sont appelés à voter, le 29 novembre prochain, pour ou contre une loi visant à interdire la construction de minarets dans le pays, les évêques estiment que cela « fragiliserait les efforts nécessaires pour établir une attitude d’accueil réciproque dans le dialogue et le respect mutuel ».
Dans un communiqué (voir ci-après) publié le 9 septembre, ils affirment néanmoins être conscients « que les droits inhérents à la liberté religieuse et cultuelle ne sont pas respectés dans certains pays de religion islamique ».
« Les chrétiens en particulier subissent des difficultés dans leur pratique religieuse et des restrictions dans la construction d’édifices sacrés », soulignent-ils en réaffirmant leur « proximité » et leur « solidarité avec les chrétiens subissant des limitations de tout genre et des persécutions ».
Malgré tout, « la Conférence des évêques suisses dit non à l’initiative contre la construction des minarets ». « Les minarets, comme les clochers des églises, sont un signe de la présence publique d’une religion », affirment-ils.
A leurs yeux, « l’interdiction générale de construire des minarets fragiliserait les efforts nécessaires pour établir une attitude d’accueil réciproque dans le dialogue et le respect mutuel ». « En la matière, la peur est mauvaise conseillère », soulignent-ils encore en rappelant que l’édification et l’usage des minarets sont « régis par les règlements de construction ».
Les évêques suisses invitent donc « à repousser l’initiative, non par méconnaissance des difficultés réelles, mais parce que nous sommes cohérents avec nos valeurs chrétiennes et les principes démocratiques de notre pays ».
Le 2 septembre dernier, le Conseil suisse des religions (SCR) composé de chrétiens, de juifs et de musulmans, avait aussi rejeté cette initiative, affirmant dans un communiqué qu’elle « instrumentalise la religion à des fins politiques et pousse à la méfiance au sein de la population ».
En Suisse, quatre mosquées disposent actuellement d’un minaret : Genève, Zurich, Wangen et Winterthour.
La Suisse compte 7,6 millions d’habitants (2009). 41,8 % sont catholiques, 35,3 protestants et 4,3 % musulmans et 1,8 % orthodoxes.
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Initiative contre la construction des minarets
La Conférence des évêques suisses dit non à l’initiative contre la construction des minarets. Elle s’exprime sur ce sujet parce que c’est une question politique qui porte sur une religion et sur les droits corporatifs des religions. Les minarets, comme les clochers des églises, sont un signe de la
présence publique d’une religion.
Nous sommes conscients que les droits inhérents à la liberté religieuse et cultuelle ne sont pas respectés dans certains pays de religion islamique. Les chrétiens en particulier subissent des difficultés dans leur pratique religieuse et des restrictions dans la construction d’édifices sacrés. Nous réaffirmons notre proximité et notre solidarité avec les chrétiens subissant des limitations de tout genre et des persécutions.
En tant que évêques et citoyens suisses, nous nous réjouissons que la Constitution de la Confédération ne contienne plus d’articles d’exception et nous ne souhaitons pas qu’on en introduise de nouveaux.
L’interdiction générale de construire des minarets fragiliserait les efforts nécessaires pour établir une attitude d’accueil réciproque dans le dialogue et le respect mutuel. En la matière, la peur est mauvaise conseillère. L’édification et l’usage des minarets sont d’ailleurs aussi régis par les règlements de construction.
Nous invitons à repousser l’initiative, non par méconnaissance des difficultés réelles, mais parce que nous sommes cohérents avec nos valeurs chrétiennes et les principes démocratiques de notre pays.
Delémont, le 9 septembre 2009
Les évêques suisses
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