Le sexe dans l’islam: pédophilie et écoles coraniques marocaines

Cet article ne vise nullement à excuser les dérapages au sein de l’Église catholique. Son but est de démontrer que malheureusement ces dérapages se retrouvent dans pratiquement tous les milieux religieux. Nous donnons ici un texte marocain qui dénonce la pédophilie pratiquée dans les écoles coraniques du Maroc. Il serait intéressant que les chercheurs se penchent sur ce phénomène afin d’y apporter des remèdes.

Citation:

Dans le milieu traditionnel marocain, l’âge scolaire correspond à l’entrée de l’enfant à l’école coranique appelée “M’sid” ou “Jama”. Le rôle social et éducatif de cette institution religieuse a toujours été considéré comme essentiel et déterminant dans la construction de l’identité de tout enfant marocain; en vue de son intégration dans le groupe et de son acceptation par les autres.

I1 n’y a pas d’âge limite pour placer un enfant au M’sid. Comme partout ailleurs, L’âge n’est jamais pris en considération. Souvent, l’enfant y est conduit dès que sa présence à la maison est jugée insupportable. C’est donc une sorte de punition que les adultes infligent à 1’enfant turbulent, si bien que l’école coranique a fini par symboliser le châtiment même. “Si tu n’es pas sage on t’envoie au M’sid” répètent souvent les parents à leurs enfants qui savent ce que signifie cette menace.

Cette institution joue un rôle considérable dans la vie affective de l’enfant car elle porte au plus haut point l’agressivité et la répression exercées par le milieu. Le Fqih [savant religieux musulman] est celui qui éduque, instruit et châtie tout à la fois. Les enfants lui sont confiés du lever du jour jusqu’au coucher du soleil, ce qui lui donne, plus qu’à tout autre, l’occasion d’exercer son autorité et sa tyrannie sur les enfants en leur infligeant des châtiments corporels variés. Son autorité est illimitée car elle bénéficie de la complicité des pères qui, par l’intermédiaire du maître, renforcent leur propre autorité dans le but d’obtenir de l’enfant une soumission totale à l’autorité des adultes comme le veut la tradition. Si le M’sid est une institution qui a pour mission la conservation sociale, il procède à cet effet par “le dressage” sans rémission des enfants. Convaincus également que la science et les bonnes manières ne s’acquièrent que par la violence et la peur, les pères font confiance aux méthodes tortionnaires du Fqih. Le fameux “Toi tu tues et moi j’enterre !” enlève toute illusion à l`enfant quant à l’éventualité d’une intervention parentale en sa faveur.

La première catéchisation de l’enfant, et son premier contact avec la religion dans les textes, se fait dans l’angoisse, dans la peur et dans la souffrance aussi bien physique que morale. C’est l’univers de la répression par excellence. Et les Maghrébins, en général, gardent, leur vie durant, un souvenir cuisant de leur passage au M’sid. Le rôle du M’sid ne se limite pas à instruire et à éduquer l’enfant. La dimension sexuelle y occupe une large place. Cet élément, très important, nous renseigne sur l’insécurité où vit l’enfant, sur ses possibilités de construire une identité solide et autonome, ainsi que sur les moyens de défense dont il dispose pour être dans cet univers et éviter la répression des adultes. Ces moyens de défense sont très nombreux. Parmi les plus courants et les plus importants, il y a la corruption sous ses différentes formes.

Très souvent, c`est avec les faveurs de son corps que l’enfant contourne l`agressivité du maître. Il peut ainsi faire l’apprentissage de la sodomisation qu’il subit dans la peur, la soumission et la violence. Cette expérience sexuelle traumatisante pour le jeune enfant qui en sera toujours la victime brutalisée. Ces écoles, dont le but est 1’apprentissage de la parole divine, peuvent servir également “de cours tacites de pédérastie appliquée avec ou sans le concours de l’honorable maître de l`école” selon Idriss Chraïbi. C’est un lieu de contradiction où le Coram peut cohabiter avec le viol (quand le maître ne s’en mêle pas, les élèves plus âgés se chargent d’initier les plus jeunes en se livrant sur eux à des pratiques sodomites).

On remarque que le fait d’abuser des enfants se rencontre avec une fréquence inquiétante chez les maîtres d’éco1es à cause des facilités qui leur sont offertes. Dans le milieu traditionnel marocain, ces facilités sont même encouragées par la croyance populaire: “qui veut apprendre, dit le proverbe, doit passer sous le maître”; associant ainsi l’apprentissage au viol. Comme si l’apprentissage passait obligatoirement par 1’acte sexuel. “Tout le monde accepte les propositions du maître coranique ! Il nous caresse furtivement les cuisses et quelque chose de dur nous brûle le coccyx. C’est tout !”, écrit Rachid Boudjedra dans “La Répudiation”.

Retenons les termes : furtif, dur et brûler qui résument l’atmosphère suspecte et agressive dans laquelle se déroule l’acte de sodomie. C’est un viol pur et simple dans un lieu sacré.

Or, tout le monde 1’accepte comme s’i1 s’agissait d’un “rite” pendant lequel le Fqih fait passer sa bénédiction et son savoir à ses élèves par le biais de la sexualité. Bien que tout le monde soit au courant des pratiques du Fqih, les gens obligent leurs enfants à se rendre au M’sid et ferment les yeux sur les pratiques homosexuelles, voire pédophiles, qui s’exercent dans ces lieux. Cette complicité voulue, maintenue, a de tout temps favorisé le développement de la pédérastie dans le milieu traditionnel marocain. C’est la conséquence logique de la séparation systématique des sexes. Et c’est à dessein que les parents n’envoient que les enfants mâles au M’sid. Connaissant les perversités du Fqih, ils préfèrent limiter les dégâts; protégeant ainsi la virginité de leurs filles.

Quelles sont les raisons de ce silence ? Les parents tolèrent ce genre de pratiques chez un homme qui porte en son sein la parole divine. Comment, en effet, peut-on accuser un homme qui a appris le Livre ?

Dans 1’esprit traditionnel, le viol du Fqih n’est pas considéré comme un véritable viol puisque l’homme est un illuminé de Dieu. Ne lui a-t-il pas facilité l’apprentissage des soixante versets du Coran? C’est un signe; celui de la bénédiction divine. Toutes les portes du Paradis lui sont ouvertes. Et quelqu’un comme le Fqih, dont les activités complémentaires (pratique de la sorcellerie, confection des talismans…); est un homme à ne pas provoquer. L’élu de Dieu, pour lequel les portes du Paradis sont ouvertes, ne peut accomplir que de “bonnes actions”.

Certaines personnes vont même jusqu’à croire que le sperme du Fqih comprend une dose d’intelligence et de bénédiction divine qu’i1 est souhaitable que le maître coranique transmette directement à l’élève. Ce dernier doit donc mettre son corps à la disposition de “l’homme du Coran”. Cette croyance bizarre, soutenue par le comportement superstitieux des parents, renforce chez 1’enfant le sentiment de l’obligation aux adultes et à 1’autorité. C’est pour cette raison que les enfants acceptent les propositions du maître sans réagir et sans espoir d’intervention paternelle.

(Source: Abddelhak Serhane: L’amour circoncis, essai, 3e édition, Edition Eddif, Casablanca 1995, pp. 44-47).

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