Le port du voile refait surface sans cesse. Il est donc important de réfléchir sur le sens de la norme coranique censée régler ce voile. Cette norme est tellement ambiguë qu’elle donne lieu dans la société musulmane à différentes manières de voiler les femmes, chaque groupe prétendant obéir à des injonctions divines. Or, le Coran demande de couvrir le sexe et non pas la tête.
La norme coranique en question est énoncée dans le verset 24:31, que je cite ici d’après ma propre traduction du Coran en françaispar ordre chronologique (voir extrait).
Dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur sexe, de ne faire apparaître de leur ornement que ce qui est apparent et de rabattre leurs voiles sur leurs fentes (24:31).
J’ai utilisé dans cette traduction le terme “fentes” pour rendre le mot arabe juyub. D’autres traducteurs traduisent ce terme par poitrine (Hamidullah, Abdelaziz et Chiadmi), échancrures (Berque), gorges (Blachère), seins (Kasimirski). Le terme juyub est utilisé par le Coran au singulier (jayb) à propos de Moïse (27:12; 28:32) dans le sens de la fente de la chemise et dans une variante du verset 66:12 dans le sens de la fente du corps de la femme, comme synonyme de sexe. Dans l’histoire de Joseph, il est dit que ses frères l’ont jeté dans un puits (jub, terme désignant une fente dans le rocher) (12:10). Le verset 24:31 est à rattacher probablement à une pratique arabe préislamique de tourner nu autour de la Pierre noire, voire de frotter les organes génitaux contre cette pierre; il demande aux femmes qui participaient au pèlerinage de couvrir le sexe, et non pas la tête, le visage ou la poitrine.
Le Coran demande de couvrir le sexe et non pas la tête
On remarquera à cet égard que la Pierre noire, ou ce qui en reste, est encastrée dans une forme de vagin. Voilà un sujet qui pourrait intéresser les psychologues: pourquoi des millions de musulmans vont embrasser une pierre noire en mettant la tête dans un vagin? S’agit-il d’un exutoire sexuel inavoué, d’un retour à la source, d’une nostalgie au sein maternel? Freud devrait se frotter les mains en voyant ce rituel d’origine païenne.
La volonté affichée par les fondamentalistes à faire du voile sous ses différentes formes une arme pour protéger les femmes ou les hommes de la tentation se heurte au Coran qui invite les humains à jouir des bonnes choses que Dieu a créées, sans pour autant transgresser:
“Ô vous qui avez cru! N’interdisez pas les bonnes [choses] que Dieu vous a permises, et ne transgressez pas. Dieu n’aime pas les transgresseurs!” (5:87).
“Dis: Qui a interdit l’ornement de Dieu, qu’il a fait sortir pour ses serviteurs, ainsi que les bonnes [choses] parmi [ses] attributions? Dis: ils sont à ceux qui ont cru, dans la vie ici-bas, voués [seulement à eux] au jour de la résurrection (7:32).
Un récit de Mahomet affirme: “Dieu est beau et aime la beauté”. Il ne viendrait à l’idée de personne de voiler une belle fleur par peur de la cueillir.
On cite aussi en faveur du voile intégral le verset 33:59: “Ô prophète! Dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs mantes. Cela est le moindre pour qu’elles soient reconnues et ainsi elles ne subiront pas de mal”. Le commentaire de Tabari précise que ce verset concerne des femmes qui sortent la nuit pour faire leurs besoins naturels.
On peut se demander ici pourquoi faut-il voiler les femmes, et non pas les hommes, alors que les deux peuvent susciter une tentation! On peut aussi se demander comment se fait-il que les intégriste ont mal compris ces deux versets. Probablement il faut se référer à la parole attribuée à Mahomet: “Le cerveau des femmes est dans leur vagin”. Dès qu’un intégriste voit la tête d’une femme, il pense à son vagin. D’où la confusion entre tête et vagin dans son esprit.
Burqa pour femme (à gauche) et burqa pour homme (à droite) pour ne pas faire de jaloux
Je vous invite à voir cette belle chanson d’un film de 1945 montrant comment les femmes égyptiennes s’habillaient avant l’offensive rétrograde des islamistes:
Le port de la burqa ou du voile intégral dans certains pays musulmans soulève un débat dans les pays occidentaux qui tentent de l’interdire en invoquant le principe de l’égalité des sexes. Sans entrer dans le débat religieux, un tel vêtement pose un problème d’identification, notamment pour des raisons de sécurité. N’importe qui, quel que soit son sexe ou sa religion, pourrait y recourir pour commettre des délits. Il est par conséquent à interdire comme on interdit la cagoule.
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