La légende du « Sirat al-Mustaqim » dans la tradition islamique

Source

La principale source utilisée dans cet article est le livre de l’Avesta, livre sacré des zoroastriens, traduit en Français par le professeur Charles de Harlez de l’université de Louvain, 1881.

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« SIRAT AL MUSTAQIM » DANS LE CORAN ET DANS LA BIBLE

Dans le Coran, l’expression « Sirat al Mustaqim » signifie le « droit chemin » que chaque croyant devra suivre de son vivant afin de rejoindre le Paradis. Ceci est attesté dans les multiples versets qui mentionnent le mot « Sirat » (صِرَاطَ) (Cf versets 1:7, 2:213, 3:51, 5:16, 6:87, 10:25, etc.). Voici un exemple :

“سورة البقرة 213:2 « وَاللَّهُ يَهْدِي مَن يَشَاءُ إِلَىٰ صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ

Sourate al Baqara 2:213
« Et Allah guide qui Il veut vers le droit chemin »

Dans la bible, on trouve la même expression avec la même signification d’un Dieu qui guide ou qui incite ses serviteurs à se tenir et à se maintenir sur le droit chemin. Voici un exemple :

Le Nouveau Testament, Seconde Épître de Saint Pierre :

« 15: Après avoir quitté le droit chemin, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire de l’iniquité, »
Dans le Talmud, l’expression « droit chemin » est aussi mentionnée à de maintes reprises et quand on la traduit en arabe, on utilise la même expression coranique « صِرَاطٍ مُّسْتَقِيمٍ » ! 

Everyman's Talmud: The Major Teachings of the Rabbinic Sages, Abraham Cohen التلمود, عرض شاملى للتلمود وتعاليم الحاخاميين

Everyman’s Talmud: The Major Teachings of the Rabbinic Sages, Abraham Cohen
التلمود, عرض شاملى للتلمود وتعاليم الحاخاميين

« SIRAT AL MUSTAQIM » DANS LA SUNNA ET DANS LA CULTURE POPULAIRE ISLAMIQUE

Se fondant sur les paroles du prophète, considérées authentiques par les savants musulmans, on apprend que, le jour du Jugement dernier, tous les humains vont traverser un pont, une passerelle, qui peut être comme une corde aussi fine qu’un cheveu, tendue au-dessus de l’enfer, appelée « Sirat al Mustaqim » (الصراط المستقيم). Après quoi, les uns, dont les péchés ont été supérieurs aux bienfaits, vont être dirigés vers l’Enfer et les autres iront au Paradis. Sur le Sirat al Mustaqim, la vitesse de passage est proportionnelle aux bonnes et mauvaises actions de chacun, il y aura les premiers, qui le traverseront tel l’éclair, les seconds, qui le traverseront comme passe le vent, d’autres encore ne pourront se déplacer qu’en rampant puisque leurs péchés se transformeront en poids sur leurs épaules…

Quelques hadiths sur le “Sirat al Mustaqim”

Quelques hadiths sur le “Sirat al Mustaqim”

LE « SIRAT AL MUSTAQIM » DANS LE ZOROASTRISME (الصراط المستقيم في الزرادشتية)

La quasi-majorité des musulmans croient en la représentation du « Sirat al Mustaqim » qui serait celle de la Sunna : une passerelle au dessus de l’Enfer, qui est considérée comme le passage obligé, le jour du Jugement dernier, de tous les humains dans leur voyage vers le Paradis. Mais l’origine de cette croyance n’est pas islamique. En effet, cette représentation prend sa source dans la mythologie Perse d’il y a 3500 ans, notamment dans le zoroastrisme avec le Pont de Cinvat (ou Cinwat, Chinvat, etc.) qui est un pont où les âmes sont départagées lors de la traversée et finissent soit au Paradis, soit en Enfer, soit au Purgatoire en face d’Ahura Mazda le dieu du prophète Zarathoustra.

Le pont de Cinvat est souvent mentionné dans les livres sacrés des zoroastriens et le texte le plus ancien qui en parle est le « Yaçna 46.10 » qui fait partie des textes des Gathas, qui sont les plus anciens de l’Avesta, le livre sacré des zoroastriens. La strophe 10 du Yaçna  précise que Zarathoustra franchira le pont Cinvat « à la tête de ceux qui lui auront donné la meilleure chose de cette existence ou qu’il aura amenés à exalter le Dieu Ahura Mazda ». Le sort des autres, qui commettent de mauvaises actions, sera différent : au passage du pont Cinvat, ils « resteront des hôtes de la maison de la druj (Le Mensonge et ce tout ce qui est Faux pour les zoroastriens ».

Illustration du Pont Cinvat chez les zoroastriens

Illustration du Pont Cinvat chez les zoroastriens

Voici quelques passages sur le pont Cinvat avec les références trouvées dans la traduction française du livre d’Avesta réalisée au 19e siècle par l’orientaliste belge Charles de Harlez :

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XXI Yesht V-42 (P 564)

XXI Yesht V-42 (P 564)

Yaçna LXX; XVI-71 (P 397)

Yaçna LXX; XVI-71 (P 397)

Gathas XLVI 10-11 (P 353)

Gathas XLVI 10-11 (P 353)

Vendidad XIII; III 6-7-8 (P 137)

Vendidad XIII; III 6-7-8 (P 137)

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