Interview de Sami Aldeeb à propos des massacres de Paris

  • Une manifestation géante s’annonce demain dimanche en France pour réaffirmer les principes républicains : liberté d’expression, tolérance, rejet du la violence… Vous déplaceriez vous ? Pensez vous qu’elle reflète une prise de conscience de la menace que fait peser l’Islam radical sur la paix en France ?

Sami Aldeeb: Je suis en Suisse et j’ignore s’il y aura une marche similaire. Dans tous les cas, je serai présent avec ma plume puisque je ne cesse d’alimenter mon blog d’articles sur ces événements tragiques.

Sans doute, les participants affirmeront leur rejet de la violence que fait peser l’islam radical sur la paix en France. Mais je pense que leurs dirigeants ne les ont pas dit toute la vérité sur les causes de ces drames. Sénèque disait: « Il n’y pas de vent favorable à un marin qui ne sait pas où il va ». Aujourd’hui on dira: cela ne servira à rien de prendre le train si on ne sait pas dans quelle direction on va. J’ai été terriblement choqué par le discours de François Hollande lorsqu’il a déclaré aux Français que « ces terroristes n’ont rien à voir avec la religion musulmane ». Cela démontre qu’il est ignorant, ou mal informé et mal conseillé, ou qu’il ment à lui-même et aux Français par peur de dire la vérité. Or, ce qui s’est passé en France découle des enseignements islamiques tels que prévus dans le Coran, la Sunna de Mahomet et de tous les ouvrages de droit musulman.

Une maladie mal diagnostiquée est une maladie qui ne peut qu’empirer. Je sais que cela exige du courage à dire la vérité. Mais il en va du sort de la France et de tous les pays civilisés. Et dans tous les cas, François Hollande  ne rend pas service aux musulmans en les confortant dans leur erreur et en les empêchant de voir la réalité en face pour y remédier en profondeur.

François Hollande et ses ministres voudraient probablement ne pas heurter la communauté musulmane et sauvegarder l’unité nationale. Mais a-t-on le droit de présenter une épidémie menaçante comme un simple mal de tête passager? Mentir aux Français est le pire moyen pour maintenir l’unité en France.

  • Vous appelez à une réforme de l’Islam. Quelles seraient les priorités de cette réforme ?

Sami Aldeeb: Il ne suffit pas de mettre une jolie photo de Brigitte Bardot sur un mur qui se fissure. Un arbre malade ne se soigne pas en pulvérisant quelques produits chimiques sur ses feuilles ou en y attachant quelques rubans de Noël pour l’embellir. Il faut descendre aux fondements de la maison et aux racines de l’arbre pour voir ce qui se passe. Le Président égyptien Al-Sissi a eu le courage de dire devant les autorités religieuses qu’elles doivent engager une révolution religieuse … sans toutefois préciser dans quel sens. Ceci a été fait en Europe avec les philosophes des lumières, mais la communauté musulmane qui vit en France vit toujours au moyen-âge. De ce fait, il y a en France deux sociétés parallèles: une moderne, et une moyenâgeuse. Ou si vous voulez la France ressemble à une caravane de chameaux dont une partie est malade qui n’arrive pas à suivre et veut tirer toute la société en arrière. Il faut donc faire subir à la communauté musulmane ce que la société occidentale a déjà subi: une désacralisation de la religion, des livres sacrés et des personnages sacrés. Les autorités françaises ont ouvert la porte à des groupes qui n’étaient pas prêts à s’intégrer et qui ne s’intégreront jamais sans une mise en question de la religion musulmane.

  • Comment procéder concrètement lorsqu’on sait que l’Islam sunnite n’a pas de représentant unique ni de hiérarchie cléricale en France et même à l’étranger ?

Sami Aldeeb: Lorsque la Reine d’Angleterre – que j’adore – vient en France, elle est tenue de conduire à droite comme tous les Français. Et si jamais elle insiste à conduire à gauche comme dans son pays, on la remet dans l’avion et on la renvoie à Londres parce qu’elle représente un danger public pour la société française et pour elle-même. La France manque de courage. Elle doit informer les musulmans que les lois françaises ont la priorité sur leurs normes religieuses. Celles-ci doivent être examinées par le Conseil d’Etat et les tribunaux pour déterminer ce qui viole les lois françaises et les droits de l’homme, et donc dire clairement aux musulmans que les normes coraniques n’ont pas de force légale en France. Ceci mène à exclure la partie médinoise du Coran qui viole les droits de l’homme. De ce fait, il faut que les autorités françaises interdisent la distribution et l’usage du Coran dans sa forme actuelle et exiger qu’il soit publié dans l’ordre chronologique, en précisant que le Coran médinois est caduc et contraire aux droits de l’homme. Rappelons ici que Napoléon avait mis un certain nombre de conditions pour la naturalisation et la présence des juifs. Il faut faire de même avec les musulmans. Ceci doit être pris par décision des autorités politiques, sans revenir aux imams et autres représentants religieux musulmans. On ne consulte pas les imams pour les lois sur la circulation routière, mais on force les imams à s’y soumettre. Être ferme est l’élément essentiel dans toute vie en société. Les autorités françaises n’ont pas été fermes à l’égard des musulmans, et aujourd’hui c’est la société toute entière qui en paie la facture.

  • Le Coran incite dans de nombreux passages à la violence. Est ce qu’on pourrait imaginer une action judiciaire sur le sol français, au nom de la loi contre l’incitation à la violence ?

Sami Aldeeb: La Cour européenne des droits de l’homme a décidé dans deux arrêts que la « loi islamique est incompatible avec la démocratie et les droits de l’homme » (voir http://www.blog.sami-aldeeb.com/?p=4939). Or le Coran est la première source de la loi islamique. Il s’agit donc d’une condamnation du Coran de la part de la Cour. En France, il est interdit de distribuer Mein Kampf sans y faire figurer une décision judiciaire indiquant tout le mal que ce livre comporte. Il doit en être de même du Coran qui est bien plus dangereux que Mein Kampf. Je pense donc que la même procédure doit s’appliquer au Coran. Nombreux en effet sont les versets coraniques qui incitent à la violence et à la haine à l’égard des non-musulmans. Je me limiterai à citer ces deux versets: « Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu ni au jour dernier, qui n’interdisent pas ce que Dieu et son envoyé ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux auxquels le livre fut donné, jusqu’à ce qu’ils donnent le tribut par leurs mains, en état de mépris » (9:29); « Ô vous qui avez cru! Ne prenez pas pour alliés les juifs et les nazaréens. Ils sont alliés les uns des autres. Quiconque parmi vous s’allie à eux serait des leurs » (5:51).

  • Une réforme des structures de l’Islam de France serait-elle utile et comment ?

Sami Aldeeb: Il y a eu beaucoup de laxisme de la part des autorités françaises à l’égard des responsables religieux de la communauté musulmane. Les mosquées sont devenues des nids de terrorisme et les imams des vecteurs d’incitation à la haine. Personnellement je propose que l’on interdise la construction de nouvelles mosquées et de les substituer par des salles polyvalentes ouvertes à tous, qu’on pourra utiliser le vendredi pour le culte musulman, le samedi pour le culte juif, le dimanche pour le culte chrétien, le lundi pour la danse du ventre et autres activités culturelles ou sportives, etc. Les prêches des imams doivent être contrôlés préalablement par un service de sécurité et doivent être enregistrés. Toute contravention doit être sanctionnée par le retrait de la nationalité française et le renvoi dans le pays d’origine. D’ailleurs en Egypte, tous les imams reçoivent des autorités égyptiennes le texte des prêches afin d’éviter que ces prêches ne fomentent des troubles. Aucun imam ne devrait être autorisé à officier sans une autorisation administrative, des certificats d’aptitude et un engagement à respecter les lois étatiques. Et si un organisme religieux est établi, il doit s’engager au respect des lois étatiques et des droits de l’homme, y comprise la liberté religieuse et le droit de changer de religion. Toutes les activités d’un tel organisme doivent être supervisées par des services de sécurité.

  • Quelle est la responsabilité de l’Occident lorsqu’on sait que de nombreux pays musulmans se sont effondrés suite à des interventions occidentales : la Libye, l’Irak,… ?

Sami Aldeeb: Je ne sais pas ce qui s’est réellement passé dans ces pays et quelle est la part de responsabilité des pays occidentaux. Et on peut se demander que serait-il arrivé si les pays occidentaux ne seraient pas intervenus. Mais à supposer que les pays occidentaux n’existaient pas, est-ce que le sort des pays arabes et musulmans serait meilleur? Les pays arabes et musulmans ont des problèmes structurels dans lesquels la religion joue un rôle prépondérant, exactement comme ce qui est arrivé en France. Sans une refonte totale de la pensée islamique dans les pays arabo-musulmans, ces pays resteront des foyers de tension et d’auto-destruction internes. Et ce danger guette aujourd’hui les pays occidentaux eux-mêmes avec la croissance de la communauté musulmane. Et il est certain que si les pays arabes et musulmans n’avaient pas ces problèmes structurels internes, l’intervention des pays occidentaux n’auraient pas été nécessaire, ni même possible.

Sami Aldeeb, Dr en droit, professeur des universités
Directeur du Centre de droit arabe et musulman: https://www.sami-aldeeb.com

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