French – Est-il Sharon 2004

Remarque préliminaire par

Sami Aldeeb, Docteur en droit

Suisse, Chrétien d’origine palestinienne

e-mail: [email protected]

site: www.sami-aldeeb.com

 

Le Proche-Orient vit un cauchemar, notamment en raison d’un homme d’origine russe devenu Premier Ministre d’Israël: Ariel Sharon. Quelle est la pensée profonde de cet homme? C’est ce qu’Amos Oz, un écrivain israélien, nous fait découvrir dans une interview parue dans le quotidien israélien Davar le 17 décembre 1982.

Amos Oz a publié cette interview, avec d’autres, dans un livre en hébreu en 1982: Amos Oz: Poh va-sham be-Erets-Yi´sra’el bi-setav, 1982, réédité par Am Oved, Tel-Aviv, 1986. L’interview est aux pages 70-82. Amos Oz ne mentionne pas le nom de Sharon, mais utilise l’abréviation Z. Les faits donnés par Amos Oz indiquent que la personne interviewée est Ariel Sharon.

Le livre est sorti aussi en français: Amos Oz: Les voix d’Israël, traduit par Guy Seniak, Calmann-Lévy, Paris, 1983. L’interview figure aux pages 79-91. Ici aussi Amos Oz ne mentionne pas le nom de Sharon, mais utilise l’abréviation T.

Le même livre est sorti en anglais: Amos Oz: In the Land of Israel, traduit par Maurie Goldberg-Bartura, 1st Vintage Books Edition, New York, 1984. Ici aussi Amos Oz ne mentionne pas le nom de Sharon, mais utilise l’abréviation C.

Je produis ici l’interview telle que publiée dans: Lettre no 2 de FAITS ET DOCUMENTS, 3 septembre 2001: http://www.argent.fr/fetd2.htm. Elle a été transmise par Genie Trone – [email protected] -, membre d’un groupe de discussion Internet Together, fondé par le journaliste israélien Israel Shamir. Dans l’introduction à cette interview, il est affirmé que le personnage interviewé est certainement Ariel Sharon. Dans cette traduction française, faite à partir d’une traduction anglaise par M.-C. Stricker, Sharon est indiqué par l’abréviation C.

J’invite les lecteurs à distribuer ce texte partout. Il peut aider à ouvrir les yeux à beaucoup de gens et à sauver des vies innocentes.

 

L’interview d’Ariel Sharon par Amos Oz

 

[Sharon]: « Vous pouvez m’appeler comme vous voulez. Appelez-moi un monstre ou un meurtrier. Notez cependant que je ne hais pas les Arabes. Au contraire. Personnellement je me sens bien mieux à l’aise avec eux, et tout spécialement avec les Bédouins, qu’avec des juifs. Les Arabes que nous n’avons pas pourris sont un peuple fier; ils sont irrationnels, cruels et généreux. Ce sont les Youpins qui sont tous tordus. Pour les remettre droit, vous devez d’abord les plier à angle droit dans l’autre sens. Voilà en quelques mots toute mon idéologie ».

« Donnez à l’État d’Israël tous les noms que vous voulez, appelez-le État judéo-nazi comme Leibowitz. Pourquoi pas? Il vaut mieux être un judéo-nazi vivant qu’un saint mort. Cela m’est égal d’être comme Kaddafi. Je ne cherche pas à être admiré par les goys. Je n’ai pas besoin de leur amour. Je n’ai pas non plus besoin d’être aimé par des juifs comme vous non plus. Je dois vivre et j’ai l’intention de faire en sorte que mes enfants vivent comme moi. Avec ou sans la bénédiction du Pape et d’autres dirigeants religieux du New York Times. Je détruirai tous ceux qui lèvent la main contre mes enfants, je le détruirai lui et ses enfants, avec ou sans notre fameuse pureté des armes. Et peu m’importe qu’il soit chrétien, musulman, juif ou païen. L’histoire nous enseigne que celui qui ne tue pas sera tué par les autres. C’est une loi de fer ».

« Même si vous me prouvez mathématiquement que la présente guerre au Liban est une guerre immorale et sale, peu m’importe. Si en outre vous voulez prouver que nous n’avons pas atteint et n’atteindrons aucun de nos objectifs au Liban, que nous n’arrivons jamais à installer un régime ami au Liban, ni détruire les Syriens, ni même L’OLP [d’Arafat], cela m’est égal. Cela valait tout de même le coup. Même si de nouvelles Katiouchas sont tirées sur la Galilée dans l’année qui vient, cela m’est complètement égal. Nous recommencerons une autre guerre, tuerons et casserons de plus en plus, jusqu’à ce qu’ils en aient assez. Et savez-vous pourquoi tout cela vaut le coup? Parce qu’il semble que cette guerre nous a rendus plus impopulaires dans le soi-disant monde civilisé ».

« Nous n’allons plus encore entendre des stupidités du genre de l’exceptionnelle moralité juive, des leçons morales de la shoa ou des juifs dont on dit qu’ils sortirent purs et vertueux des chambres à gaz. Plus de ça. La destruction d’Eyn Hilve (et c’est bien dommage que nous n’ayons pas complètement effacé de la terre ce nid de frelons), le sain bombardement de Beyrouth et ce minuscule massacre dans leurs camps (peut-on parler d’un massacre à propos de 500 Arabes?) que nous aurions dû commettre avec nos propres mains délicates plutôt que de laisser les Phalangistes faire le travail, tous ces bons actes ont clos le bec à ce discours de merde concernant un peuple exceptionnel qui serait une lumière pour les nations. Plus d’unicité, plus de douceur et plus de lumière. Bon débarras. »

« Personnellement je ne veux pas être meilleur que Khomeini ou Brechnev ou Kaddafi ou Assad ou Mme Thatcher, ou même que Harry Truman qui avec deux belles bombes tua un demi-million de Japonais. Je veux simplement être plus intelligent qu’eux, plus rapide et plus efficace, mais pas meilleur ou plus beau qu’eux. Dites-moi, est-ce que les méchants se portent mal en ce monde? Si quelqu’un essaie de me toucher, le méchant homme lui coupe les mains et les jambes. Ils chassent et attrapent ce qu’ils veulent comme ils mangent. Ils n’ont pas d’indigestion et ne sont pas punis par le Ciel. Je veux qu’Israël entre dans ce club-là. Peut-être que de cette manière le monde finira par me craindre plutôt que de se faire des soucis pour moi. Peut-être qu’ils commenceront à trembler, de craindre ma folie au lieu d’admirer ma noblesse. Remercions Dieu pour cela. Qu’ils tremblent, qu’ils nous appellent un État fou. Faisons leur comprendre que nous sommes un pays sauvage, dangereux pour ceux qui nous entourent, anormaux, que nous sommes capables de devenir fous si l’un de nos enfants est assassiné – seulement un! Que nous allons devenir féroces et brûler tous les puits de pétrole du Proche-Orient! Si quelque chose arrivait à votre enfant, je touche du bois, vous parleriez comme moi. Qu’ils sachent à Washington, à Moscou, à Damas ou en Chine que si l’un de nos ambassadeurs est tué, ou même un consul ou un attaché d’ambassade du grade le moins élevé, nous commencerons la troisième guerre mondiale, juste comme ça! »

Nous devisons ainsi sur le balcon d’une belle maison de campagne appartenant à C., dans un Moshav prospère. A l’Ouest le soleil brûlant se couche et il y a des effluves d’arbres fruitiers dans l’air. On nous sert du café glacé dans de grands verres. C. est âgé d’environ cinquante ans. Ses actions militaires l’ont rendu célèbre. Il a un corps fort et lourd, vêtu d’un short mais sans chemise. Son corps est bronzé, la couleur d’un homme blond vivant dans le soleil. Il pose ses jambes poilues sur la table et ses mains sur la chaise. Il porte une cicatrice dans le cou. Ses yeux survolent ses plantations. Il expose son idéologie de la voix enrouée de quelqu’un qui fume de trop:

« Je vais vous dire ce qui est le plus important, le fruit le plus doux de la guerre au Liban est que maintenant, ils ne détestent pas seulement l’État d’Israël. Grâce à nous, maintenant ils détestent aussi des juifs gourmets à Paris, Londres, New York ou Montréal, partout dans leurs trous. Finalement ils détestent tous ces gentils Youpins qui se prétendent différents de nous, disant qu’ils ne sont pas de ces coupe-gorge israéliens, qu’ils sont des juifs autres, propres et bien élevés. Tout comme les juifs assimilés de Vienne et de Berlin suppliaient les anti-sémites de ne pas les confondre avec les juifs de l’Est braillants et puants, qui avaient quitté les sales ghettos d’Ukraine et de Pologne et s’étaient infiltrés dans ce monde cultivé. Cela ne les aidera pas du tout, ces Youpins bien propres, comme cela ne les a pas aidés à Vienne ou à Berlin. Laissons-les clamer qu’ils condamnent Israël, qu’eux sont dans leur bon droit, qu’ils ne feront pas de mal à une mouche, qu’ils préféreront toujours passer à l’abattoir plutôt que de se battre, qu’ils ont entrepris d’éduquer les goys d’être de bons chrétiens toujours prêts à présenter l’autre joue. Cela ne les aidera pas. Maintenant, grâce à nous, ils comprennent et c’est, je vous l’assure, un plaisir de voir cela ».

« Ce sont les mêmes Youpins qui avaient convaincu les goys de capituler devant des bâtards au Vietnam, de céder à Khomeini, à Brechnev, de plaindre le cheik Yamani à cause de son enfance malheureuse, de faire l’amour au lieu de faire la guerre. Tout cela est fini pour nous. Les Youpins ont été rejetés non seulement parce qu’ils ont crucifié Jésus, mais aussi parce qu’ils ont crucifié Arafat à Sabra et Chatila. Ils sont tous identifiés à nous et c’est une bonne chose! Leurs cimetières sont profanés, leurs synagogues brûlées, tous leurs vieux surnoms réapparaissent, ils sont jetés hors des meilleurs clubs, des gens tirent dans leurs restaurants ethniques tuant de petits enfants, les obligeant à supprimer tous les signes extérieurs montrant qu’ils sont juifs, les obligeant à déménager et à changer de profession ».

« Bientôt leurs palais seront souillés d’inscriptions disant ‘Youpins, en Palestine!’ Et vous savez quoi? Ils iront en Palestine parce qu’ils ne sauront pas où aller ailleurs! Tout cela est un bienfait que nous devons à la guerre au Liban. Alors, dites-moi, cela ne valait pas le coup? »

« Bientôt nous tomberons sur des temps meilleurs. Les juifs commenceront à arriver, les Israéliens s’arrêteront de partir, et ceux qui sont partis vont revenir. Ceux qui avaient choisi l’assimilation comprendront en fin de compte que cela ne les aidera pas de vouloir être la conscience de l’humanité. La ‘conscience de l’humanité’ comprendra par le cul ce qui ne lui était pas entré dans la tête. Les goys ont toujours été rendus malades par les Youpins et leur conscience, mais maintenant les Youpins n’auront plus qu’une seule option: de rentrer chez eux, tous, et vite, d’installer d’épaisses portes métalliques, de construire de fortes barrières, d’avoir des mitrailleuses à chaque coin de leur clôture, et de se battre comme le diable contre tous ceux qui dans cette région élèvent la voix. Et si quelqu’un ose seulement lever la main sur nous, nous lui prendrons la moitié de sa terre et brûlerons l’autre moitié, pétrole compris. Nous pourrons utiliser des armes nucléaires. Et continuer jusqu’à ce qu’il change d’avis ».

« Vous aimeriez probablement me demander si je ne suis pas effrayé par la masse des Youpins arrivant ici pour échapper à l’anti-sémitisme et qui nous souilleront à l’huile d’olive pour nous rendre aussi tendres qu’eux. Voyez, l’histoire est amusante à ce propos, il y a là une dialectique, l’ironie. Qui était-ce qui avait élargi les frontières de l’État d’Israël presque à la dimension du royaume du roi David? Qui a agrandi l’État, le faisant couvrir une surface allant du mont Hermon jusqu’à Raz Mohamed? Levi Eshkol. De tous, ce fut ce disciple de Gordon, cette tendronne, cette vieille femme. Qui par contre va nous parquer de nouveau derrière les murs du ghetto? Qui a cédé tout le Sinaï pour que nous gardions une image de peuple civilisé? Le gouverneur du Bétar en Pologne, ce fier Menahem Begin. Ainsi, on ne peut jamais rien prédire. Je ne suis sûr que d’une chose: aussi longtemps que vous vous battez pour votre existence, tout est permis, même de bouter tous les Arabes hors de la Cisjordanie. Tout ».

« Leibowitz a raison, nous sommes des judéo-nazis, et pourquoi pas? Écoutez, un peuple qui s’abandonne jusqu’à être exterminé, un peuple qui permet de transformer ses enfants en savon et des abat-jour avec la peau de ses femmes est plus criminel que ses assassins. Pire que les nazis. Si vos gentils parents, si civilisés, étaient venus ici à temps au lieu d’écrire des livres sur l’amour de l’humanité et de chanter ‘Écoute ô Israël’ en entrant dans les chambres à gaz, maintenant ne soyez pas choqués, si au lieu de cela ils avaient tué six millions d’Arabes, ou un million, que serait-il arrivé? Il est vrai que deux ou trois méchantes pages auraient figuré dans les livres d’histoire, on nous aurait donné toutes sortes de noms, mais nous pourrions être ici un peuple de 25 millions d’habitants! »

« Même aujourd’hui je me porte volontaire pour faire ce sale travail pour Israël, de tuer autant d’Arabes qu’il est nécessaire, de les déporter, de les expulser, de les brûler, de faire que le monde entier nous haïsse, de tirer le tapis de dessous les pieds des juifs de la diaspora, ce qui les forcera à courir vers nous en pleurant. Même s’il faut faire sauter une ou deux synagogues par-ci par-là, cela m’est égal. Et cela m’est égal aussi si une fois le travail fait, vous me mettez devant un tribunal de Nuremberg puis me jetez en prison à vie. Pendez-moi même, si vous voulez, comme criminel de guerre. »

« Après cela vous pourrez vous vanter de votre conscience juive et entrer dans le club respectable des nations civilisées, nations grandes et bien portantes. Ce qu’un grand nombre ne comprend pas est que le sale travail du sionisme n’est pas encore terminé, de loin pas. Certes, il aurait pu être terminé en 1948, mais vous avez interféré, vous l’avez empêché. Et tout cela à cause de la judaïté dans vos âmes, de votre mentalité de diaspora. Les juifs en effet ne comprennent pas vite. Si vous ouvrez vos yeux et regardez autour de vous, vous verrez que la nuit tombe de nouveau. Et nous savons ce qui arrive à un juif qui reste dehors dans la nuit. Cela fait que je suis heureux que cette petite guerre au Liban ait fait peur aux Youpins. Qu’ils aient peur et qu’ils souffrent. Ils devraient courir à la maison avant qu’il ne fasse réellement nuit. Ainsi je suis un anti-sémite? Parfait. Alors ne me citez pas, citez Lilienblum plutôt [un des premiers sionistes russes]. Ce n’est pas la peine de citer un anti-sémite. Citez Lilienblum, il n’est vraiment pas un anti-sémite, il y a même une rue à Tel Aviv qui porte son nom (C. puise ses citations dans un petit carnet posé sur sa table quand je suis arrivé): ‘Est-ce que tout ce qui arrive ne signifie pas clairement que nos ancêtres et nous-mêmes voulaient et veulent toujours être couverts d’infamie? Que nous jouissons de vivre comme des gitans?’ Tout cela vient de Lilienblum. Pas de moi. J’ai parcouru la littérature sioniste, je peux prouver ce que je dis. »

« Et vous pouvez écrire que si l’humanité me couvre d’infamie, cela ne me gêne pas, bien au contraire. Faisons un pari: je ferai tout ce que je pourrai pour expulser les Arabes de là, je ferai tout ce que je pourrai pour accroître l’anti-sémitisme, et vous allez écrire des poèmes et des essais sur la misère des Arabes et vous accueillerez les Youpins que je forcerai de fuir vers ici et leur apprendrez à être la lumière des nations. Qu’en dites-vous? »

C’est là que j’arrêtai le monologue de C. pendant un instant, exprimant une pensée qui me traversait l’esprit, m’adressant peut-être plus à moi-même qu’à mon hôte. Était-il possible que Hitler avait non seulement fait du mal aux juifs, mais avait en plus empoisonné leurs âmes? Ce poison avait-il pénétré à l’intérieur et était-il toujours actif? Mais même cette idée-là ne provoqua de protestation de C et ne le fit pas élever sa voix. Après tout, même pendant les périodes de tension il n’avait élevé la voix, même pas pendant les opérations auxquelles son nom est associé.

Who is Ariel Sharon?

Interview by Amos Oz in 1982

 

 

Preliminary remark by

Sami Aldeeb, Doctor of laws

Swiss, Christian of Palestinian origin

e-mail: [email protected]

homepage: http://go.to/samipage

Don’t forget Emmaus: http://www.lpj.org/Nonviolence/Sami/Album.html

 

 

The Middle East is living a nightmare, notably because of a man of Russian origin who became Prime Minister of Israel: Ariel Sharon. What is the profound thought of this man? This is what Amos Oz, an Israeli writer, help us to discover through an interview published by the Israeli daily Davar in December 17, 1982.

Amos Oz reproduced this interview, with others, in his book in Hebrew, 1982: Amos Oz: Poh va-sham be-Erets-Yisra’el bi-setav, 1982, republished by Am Oved, Tel-Aviv, 1986. The interview is on pages 70-82. Amos Oz does not mention the name of Sharon, but uses the abbreviation Z. The facts given by Amos Oz indicate that the person interviewed is Ariel Sharon.

This book has been published in French: Amos Oz: Les voix d’Israël, translated by Guy Seniak, Calmann-Lévy, Paris, 1983. The interview is on pages 79-91. Here again, Amos Oz does not mention the name of Sharon, but uses the abbreviation T. A French version is also produced in: Letter no 2 of FAITS ET DOCUMENTS, 3 September 2001:http://www.argent.fr/fetd2.htm. This interview was transmitted by Genie Trone – [email protected] -, member of a discussion group on Internet called Together, founded by the Israeli journalist Israel Shamir. In the introduction, it is said that the person interviewed is certainly Ariel Sharon.

The same book has been published in English: Amos Oz: In the Land of Israel, translated by Maurie Goldberg-Bartura, 1st Vintage Books Edition, New York, 1984. Here again, Amos Oz does not mention the name of Sharon, but uses the abbreviation C.

I produce here the interview as published in:

http://www.counterpunch.org/pipermail/counterpunch-list/2001-September/013054.html

It is indicated that the man referred to as C. is Sharon. The interview can be also found in:

http://www.islamicparty.com/commonsense/33sharon.htm

and in:

http://www.dubaiphotomedia.com/english/voice/interviews/sharonoz.PDF

I invite the readers to distribute this text worldwide. It may help opening the eyes of many people and save innocent lives.

 

The interview of Ariel Sharon by Amos Oz

 

[Sharon]: « You can call me anything you like. Call me a monster or a murderer. Just note that I don’t hate Arabs. On the contrary. Personally, I am much more at ease with them, and especially with the Bedouin, than with Jews. Those Arabs we haven’t yet spoilt are proud people, they are irrational, cruel and generous. It’s the Yids that are all twisted. In order to straighten them out you have to first bend them sharply the other way. That, in brief, is my whole ideology ».

« Call Israel by any name you like, call it a Judeo-Nazi state as does Leibowitz. Why not? Better a live Judeo-Nazi than a dead saint. I don’t care whether I am like Ghadafi. I am not after the admiration of the gentiles. I don’t need their love. I don’t need to be loved by Jews like you either. I have to live, and I intend to ensure that my children will live as well. With or without the blessing of the Pope and the other religious leaders from the New York Times. I will destroy anyone who will raise a hand against my children, I will destroy him and his children, with or without our famous purity of arms. I don’t care if he is Christian, Muslim, Jewish or pagan. History teaches us that he who won’t kill will be killed by others. That is an iron law ».

« Even if you’ll prove to me by mathematical means that the present war in Lebanon is a dirty immoral war, I don’t care. Moreover, even if you will prove to me that we have not achieved and will not achieve any of our aims in Lebanon, that we will neither create a friendly regime in Lebanon nor destroy the Syrians or even the PLO, even then I don’t care. It was still worth it. Even if Galilee is shelled again by Katyushas in a year’s time, I don’t really care. We shall start another war, kill and destroy more and more, until they will have had enough. And do you know why it is all worth it? Because it seems that this war has made us more unpopular among the so-called civilised world ».

« We’ll hear no more of that nonsense about the unique Jewish morality, the moral lessons of the holocaust or about the Jews who were supposed to have emerged from the gas chambers pure and virtuous. No more of that. The destruction of Eyn Hilwe (and it’s a pity we did not wipe out that hornet’s nest completely!), the healthy bombardment of Beirut and that tiny massacre (can you call 500 Arabs a massacre?) in their camps which we should have committed with our own delicate hands rather than let the Phalangists do it, all these good deeds finally killed the bullshit talk about a unique people and of being a light upon the nations. No more uniqueness and no more sweetness and light. Good riddance. »

« I personally don’t want to be any better than Khomeini or Brezhnev or Ghadafi or Assad or Mrs. Thatcher, or even Harry Truman who killed half a million Japanese with two fine bombs. I only want to be smarter than they are, quicker and more efficient, not better or more beautiful than they are. Tell me, do the baddies of this world have a bad time? If anyone tries to touch them, the evil men cut his hands and legs off. They hunt and catch whatever they feel like eating. They don’t suffer from indigestion and are not punished by Heaven. I want Israel to join that club. Maybe the world will then at last begin to fear me instead of feeling sorry for me. Maybe they will start to tremble, to fear my madness instead of admiring my nobility. Thank God for that. Let them tremble, let them call us a mad state. Let them understand that we are a wild country, dangerous to our surroundings, not normal, that we might go crazy if one of our children is murdered – just one! That we might go wild and burn all the oil fields in the Middle East! If anything would happen to your child, God forbid, you would talk like I do. Let them be aware in Washington, Moscow,Damascus and China that if one of our ambassadors is shot, or even a consul or the most junior embassy official, we might start World War Three just like that! »

……We are talking while sitting on the balcony of the pretty country house belonging to C. which is situated in a prosperous Moshav. To the west we see a burning sunset and there is a scent of fruit trees in the air. We are being served iced coffee in tall glasses. C. is about fifty years old. He is a man well known for his (military) actions. He is a strong, heavy figure wearing shorts but no shirt. His body is tanned a metallic bronze shade, the colour of a blond man living in the sun. He puts his hairy legs on the table and his hands on the chair. There is a scar on his neck. His eyes wander over his plantations. He spells out his ideology in a voice made hoarse by too much smoking:

« Let me tell me [sic] what is the most important thing, the sweetest fruit of the war in Lebanon: It is that now they don’t just hate Israel. Thanks to us, they now also hate all those Feinschmecker Jews in Paris, London, New York,Frankfurt and Montreal, in all their holes. At last they hate all these nice Yids, who say they are different from us, that they are not Israeli thugs, that they are different Jews, clean and decent. Just like the assimilated Jew in Vienna andBerlin begged the anti-Semite not to confuse him with the screaming, stinking Ostjude, who had smuggled himself into that cultural environment out of the dirty ghettos of Ukraine and Poland. It won’t help them, those clean Yids, just as it did not help them in Vienna and Berlin. Let them shout that they condemn Israel, that they are all right, that they did not want and don’t want to hurt a fly, that they always prefer being slaughtered to fighting, that they have taken it upon themselves to teach the gentiles how to be good Christians by always turning the other cheek. It won’t do them any good. Now they are getting it there because of us, and I am telling you, it is a pleasure to watch. »

« They are the same Yids who persuaded the gentiles to capitulate to the bastards in Vietnam, to give it in to Khomeini, to Brezhnev, to feel sorry for Sheikh Yamani because of his tough childhood, to make love not war. Or rather, to do neither, and instead write a thesis on love and war. We are through with all that. The Yid has been rejected, not only did he crucify Jesus, but he also crucified Arafat in Sabra and Shatila. They are being identified with us and that’s a good thing! Their cemeteries are being desecrated, their synagogues are set on fire, all their old nicknames are being revived, they are being expelled from the best clubs, people shoot into their ethnic restaurants murdering small children, forcing them to remove any sign showing them to be Jews, forcing them to move and change their profession.

« Soon their palaces will be smeared with the slogan: Yids, go to Palestine! And you know what? They will go toPalestine because they will have no other choice! All this is a bonus we received from the Lebanese war. Tell me, wasn’t it worth it? Soon we will hit on good times. The Jews will start arriving, the Israelis will stop emigrating and those who already emigrated will return. Those who had chosen assimilation will finally understand that it won’t help them to try and be the conscience of the world. The ‘conscience of the world’ will have to understand through its arse what it could not get into its head. The gentiles have always felt sick of the Yids and their conscience, and now the Yids will have only one option: to come home, all of them, fast, to install thick steel doors, to build a strong fence, to have submachine guns positioned at every corner of their fence here and to fight like devils against anyone who dares to make a sound in this region. And if anyone even raises his hand against us we’ll take away half his land and burn the other half, including the oil. We might use nuclear arms. We’ll go on until he no longer feels like it… »

« …You probably want to know whether I am not afraid of the masses of Yids coming here to escape anti-Semitism smearing us with their olive oil until we go all soft like them. Listen, history is funny in that way, there is a dialectic here, irony. Who was it who expanded the state of Israel almost up the boundaries of the kingdom of King David? Who expanded the state until it covered the area from Mount Hermon to Raz Muhammad? Levi Eshkol. Of all people, it was that follower of Gordon, that softie, that old woman. Who, on the other hand, is about to push us back into the walls of the ghetto? Who gave up all of Sinai in order to retain a civilised image? Beitar’s governor in Poland, that proud man Menahem Begin. So you can never tell. I only know one thing for sure: as long as you are fighting for your life all is permitted, even to drive out all the Arabs from the West Bank, everything. »

« Leibowitz is right, we are Judeo-Nazis, and why not? Listen, a people that gave itself up to be slaughtered, a people that let soap to be made of its children and lamp shades from the skin of its women is a worse criminal than its murderers. Worse than the Nazis … If your nice civilised parents had come here in time instead of writing books about the love for humanity and singing ‘Hear O Israel’ on the way to the gas chambers, now don’t be shocked, if they instead had killed six million Arabs here or even one million, what would have happened? Sure, two or three nasty pages would have been written in the history books, we would have been called all sorts of names, but we could be here today as a people of 25 million! »

« Even today I am willing to volunteer to do the dirty work for Israel, to kill as many Arabs as necessary, to deport them, to expel and burn them, to have everyone hate us, to pull the rug from underneath the feet of the Diaspora Jews, so that they will be forced to run to us crying. Even if it means blowing up one or two synagogues here and there, I don’t care. And I don’t mind if after the job is done you put me in front of a Nuremberg Trial and then jail me for life. Hang me if you want, as a war criminal. Then you can spruce up your Jewish conscience and enter the respectable club of civilised nations, nations that are large and healthy. What you lot don’t understand is that the dirty work of Zionism is not finished yet, far from it. True, it could have been finished in 1948, but you interfered, you stopped it. And all this because of the Jewishness in your souls, because of your Diaspora mentality. For the Jews don’t grasp things quickly. If you open your eyes and look around the world you will see that darkness is falling again. And we know what happens to a Jew who stays out in the dark. So I am glad that this small war in Lebanon frightened the Yids. Let them be afraid, let them suffer. They should hurry home before it gets really dark. So I am an anti-Semite? Fine. So don’t quote me, quote Lilienblum instead [an early Russian Zionist – ed.]. There is no need to quote an anti-Semite. Quote Lilienblum, and he is definitely not an anti-Semite, there is even a street in Tel Aviv named after him ». (C. quotes from a small notebook that was lying on his table when I arrived:)

‘Is all that is happening not a clear sign that our forefathers and ourselves … wanted and still want to be disgraced? That we enjoy living like gypsies.’ That’s Lilienblum. Not me. Believe me. I went through the Zionist literature, I can prove what I say ».

« And you can write that I am disgrace to humanity, I don’t mind, on the contrary. Let’s make a deal: I will do all I can to expel the Arabs from here, I will do all I can to increase anti-Semitism, and you will write poems and essays about the misery of the Arabs and be prepared to absorb the Yids I will force to flee to this country and teach them to be a light unto the gentiles. How about it? »

It was there that I stopped C.’s monologue for a moment and expressed the thought passing through my mind, perhaps more for myself than for my host. Was it possible that Hitler had not only hurt the Jews but also poisoned their minds? Had that poison sunk in and was still active? But not even that idea could cause C. to protest or raise his voice. After all, he said to have never shouted under stress, even during the famous operations his name is associated with.

 

 

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