Bientôt, des imams formés en Allemagne prendront le relais de ceux en provenance de l’étranger et qui prêchent dans les mosquées allemandes. Cette nouvelle orientation est bien accueillie par la communauté musulmane en Allemagne. Elle comble un vide, mais il reste à voir quels seront les résultats sur le terrain.
Mosquée de Berlin
Former les imams en Allemagne, plutôt que de les faire venir de l’étranger. C’est l’option choisie par le gouvernement allemand. Dans ce pays qui compte plus de 4,3 millions de musulmans, la plupart des 2000 imams officiant dans les mosquées viennent d’ailleurs, essentiellement de la Turquie, mais aussi du Maroc.
Concrètement, il va s’agir d’introduire l’enseignement islamique dans certaines universités, comme c’était déjà le cas à Münster, dans le Land de la Rhénanie du Nord-Westfalie, à l’ouest de l’Allemagne. Ainsi, trois nouveaux établissements d’enseignement supérieur dispenseront des formations destinés aux futurs imams de la république fédérale, rapporte Associated Press (AP). L’initiative semble pour le moment bien accueillie par les associations ainsi que des jeunes musulmans, qui ont été plus de 90 à postuler sur les 30 places disponibles rien que dans la ville d’Osnabrueck, au nord du pays.
L’initiative provient du Conseil Scientifique allemand, instance qui émet des conseils sur le système universitaire allemand, et date du début de l’année 2010. La raison principale avancée pour instaurer cette formation d’imams en Allemagne est liée au manque de connaissance des réalités de la société allemande par les imams étrangers.
En premier lieu, il est question de formation de langue. Selon AP, environs 90% des imams ne maîtrisent pas l’allemand. D’où leur impossibilité de pouvoir communiquer ou résoudre certains problèmes auxquels sont confrontés les musulmans, notamment les nouvelles générations dont la plupart sont nés en Allemagne.
D’autre part, s’il y a de plus en plus de demandes pour instaurer des cours de religion musulmane dans les écoles allemandes, il y a un manque d’enseignants. D’où le besoin d’en former en Allemagne.
De manière générale, selon le ministre de l’intégration du Land de Rhénanie du Nord Westfalie, Armin Laschet, l’Allemagne aurait « besoin de plus d’imam qui proviennent de notre société et qui ont été formé dans les universités allemandes. Des imams, qui comme des diplomates viennent pour quelques années sans savoir parler l’allemand et sans connaître notre société, devienennt anachroniques par rapport à une politique d’intégration moderne », expliquait le ministre dans des propos relayé par l’hébdomadaire allemand Die Zeit.
Ahmed Sami, imam marocain inscrit dans la formation à Osnabrueck, a une priorité claire : apprendre l’allemand et pouvoir prêcher dans cette langue. « Les enfants et adolescents ne parlent plus beaucoup l’arabe », explique-t-il à Associated Press. « L’allemand est leur langue maternelle ».
» Oumar Baldé
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Commentaire
La formation des imams pose de nombreux problèmes: qui va les former? quelles sont les branches qui seront enseignées? que faire des normes islamiques contraires aux droits de l’homme et des lois allemandes? y aura-t-il une liberté d’expression dans les institutions chargées de former les musulmans?
A notre sens, il serait plus juste de dire “formater les imams” que “former les imams”. Ce qui implique une mise en question de tout le système islamique, lequel ne comporte pas simplement des normes cultuelles, mais aussi des normes sociales et juridiques. Il faut pouvoir même mettre en question le caractère révélé du Coran et la personnalité de Mahomet.
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