Une doctorante, dont je tairai le nom, m’écrit qu’elle prépare en France une thèse de doctorat en rapport avec les droits de l’homme dans l’islam. Je cite le passage suivant de sa lettre:
C’est donc tout naturellement que je vous cite dans mes travaux puisque vous êtes sans aucun doute un très grand spécialiste en la matière. C’est avec grand honneur que je lis vos publications et ouvrages. Je fais venir vos ouvrages via la bibliothèque universitaire. J’ai demandé à mon université d’acheter quelque uns de vos ouvrages afin d’étoffer notre bibliothèque, j’espère qu’elle y apportera une suite favorable.
Et je tenais à vous remercier pour votre générosité puisque vous mettez sur votre site de nombreux articles et ouvrages. Je voudrais vous aider en achetant vos ouvrages mais je n’en ai malheureusement pas les moyens. J’ai l’espoir un jour de pouvoir m’entretenir avec vous afin de compléter mes recherches.
Et c’est avec une grande gêne que je vous demande une faveur, celle de m’envoyer vos ouvrages qui ciblent mon sujet de recherche. Je vous remercie d’avance d’avoir bien voulu me consacrer de votre temps.
Je lui ai envoyé gratuitement tous mes livres dont elle avait besoin. Elle me répond:
Merci infiniment pour votre disponibilité et votre générosité. Je ne pensais pas avoir une suite favorable et aussi rapide. Permettez moi de vous citer dans mes remerciements lors de la rédaction de ma thèse s’il vous plaît. Votre geste me va droit au cœur. Et j’ai grand espoir de vous rencontrer un jour, qui sait pourquoi pas lors de ma soutenance de thèse, peut-être serez vous l’un des membre de mon jury, et ce serait un véritable honneur pour moi.
….
J’ai vraiment beaucoup de respect pour votre travail. Personnellement, je vous considère comme étant un réformiste de l’islam, pensez-vous que j’ai raison ?
En réponse à sa question, je lui écris ce qui suit:
Je vous remercie de votre message.Vous dites: “Personnellement, je vous considère comme étant un réformiste de l’islam, pensez-vous que j’ai raison ? “Pour répondre à votre question:Je demande la réforme des trois religions monothéistes, et non seulement de l’islam. Les trois religions ont des cadavres dans le placard.C’est la raison pour laquelle– je demande une nouvelle définition de la révélation: parole de l’homme sur Dieu, et non pas parole de Dieu à l’homme.– les livres sacrés sont de simples livres humains– l’interdiction de la distribution du Coran dans l’ordre actuel et l’imposition du Coran par ordre chronologique– la mention au début des livres sacrés qu’ils comportent des normes contraires aux droits de l’homme et qu’il faut les lire avec un esprit critique (comme je l’ai fait au début de mon édition et de mes traductions du Coran)– le rejet du concept de l’infaillibilité des prophètes, et l’ouverture de la porte de la prophétie (chacun a le droit de se déclarer prophète et d’avoir des adeptes). Il ne s’agit donc pas simplement de l’ouverture de la porte de l’ijtihad (فتح باب الإجتهاد). Donc, possibilité de créer de nouvelles religions qui doivent se conformer aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme.Sur le plan juridique, je suis pour un état laïque, et je demande– la suppression de l’article “Islam religion d’État”,– la suppression des tribunaux religieux et des codes de statuts personnels des différentes communautés religieuses et la promulgation d’un seul code qui ne tient pas compte de la religion– la reconnaissance de la liberté religieuse (droit de changer de religion à partir de 16 ans sans aucune conséquence juridique– la suppression de la mention de la religion sur les cartes d’identité ou les passeports– l’unification des cimetières– l’interdiction de la circoncision masculine et féminine des enfants, sauf pour les raisons médicales avérées– l’interdiction de l’abattage rituel– l’unification des lieux de culte: des salles polyvalentes qui peuvent servir à toutes les communautés religieuses: vendredi pour les musulmans, samedi pour les juifs, dimanche pour les chrétiens, lundi pour la danse du ventre, etc.– l’interdiction de toute contrainte religieuse (libre de jeûner ou de ne pas jeûner, libre de prier ou de ne pas prier)– la révision du pélerinage à la Mecque, et éventuellement la construction de kaabas dans chaque village et chaque ville, qui peuvent servir comme les circuits cyclistes pour la santé.Vous pouvez réprendre ces propos dans votre thèse si vous le souhaitez. Je vais les publier dans mon blog sans faire mention de votre nom.
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