Enterrement des non-musulmans en Arabie

Si les mécréants ont le droit de se faire enterrer dans leurs cimetiè­res dans les pays musulmans dont ils sont ressortissants, l’Arabie saoudite connaît une situation particulière.

Dans ce pays, il est interdit aux non-musulmans d’avoir des lieux de culte, fût-ce dans des locaux privés, tout comme il leur est interdit d’avoir des cimetières. Si on tolère leur présence provisoire en Arabie parce qu’on a besoin d’eux, une fois morts, ils ne doivent pas y rester. Et si on les y enterre, on doit les exhumer et les rapatrier parce que, selon Mawerdi, “l’inhumation équivaut à un séjour à demeure”.

Ibn-Baz écrit dans une fatwa que si un étranger non-musulman meurt en Arabie il ne doit pas y être enterré et sera transféré au ailleurs autant que possible parce que Mahomet a recommandé de faire sortir les mécréants de cette Péninsule en disant: “Deux reli­gions ne peuvent pas s’y réunir”.

Le roi saoudien demanda à la Commission de fatwa saoudienne en 1973 ce qu’il fallait faire avec les non-musulmans morts en Arabie qui devaient être normalement transférés ailleurs. La Commission répondit:

Il n’est pas permis d’enterrer les non-musulmans avec les musulmans, mais ils seront enterrés loin d’eux parce que ces derniers subissent un préjudice en étant près d’eux. C’est ce qu’ont décidé les savants religieux dans leurs livres. Ces savants traitent d’un cas qui démontre leur position à l’égard des morts non-musulmans et le devoir de les éloigner des cimetières musulmans.… Si une femme dhimmie (non musulmane monothéiste) meurt enceinte des œuvres d’un musulman, elle sera enterrée à part, son dos vers la Mecque. Cette déci­sion est justifiée comme suit: Elle est mécréante et par conséquent elle ne peut pas être enterrée dans le cimetière des musulmans. Quant à son enfant dans son ventre, il est musulman et par conséquent il ne peut pas être enterré parmi les mécréants. Et comme notre pays n’a pas de ressortissants non-musulmans, il est de notre intérêt, et afin d’éviter les problèmes avec les autres nations, de ne pas consacrer un cimetière pour les non-musulmans. Quant à celui qui meurt parmi eux, il est préférable de permettre son transfert dans son pays si ses parents le demandent.

Le Ministère des affaires municipales demanda à cette Commission en 1984 ce qu’il fallait faire avec les étrangers non-musulmans qui meurent à Riyadh ou dont des membres sont amputés pour des rai­sons chirurgicales. Il signala que ces corps posent de gros problè­mes à la municipalité qui, dans certains cas, les enterra très loin de la ville, et elle souhaiterait maintenant créer un cimetière propre aux non-musulmans. La Commission répondit:

Il n’est pas permis d’enterrer les mécréants ou leurs membres, quelles que soient leurs religions, dans les cimetières musulmans. Et il ne leur est pas permis d’avoir un cimetière particulier dans la terre de la Péninsule arabique pour y enterrer leurs morts ou les membres qui en sont amputés, en raison des préjudices religieux et temporels qui en résultent. Le corps doit être remis aux ayants droit et le membre amputé devra être remis à son propriétaire. Si on ne peut pas remettre le corps à l’ayant droit ou le membre amputé à son proprié­taire et qu’il n’est pas possible de les sortir hors du pays, ils seront enterrés dans un terrain anonyme (ard majhulah) sans propriétaire afin de les couvrir et prévenir leur nuisance. Il n’est pas permis de charger le trésor public mu­sulman du transfert hors de la Péninsule arabique.

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