Si je doute d’une réforme de l’islam, c’est qu’il faut plus : une révolution intellectuelle et spirituelle.
Or, le monde musulman n’est pas prêt du tout à une révolution. Il ne l’a jamais été.
En treize siècles ce ne fut pas le cas. Ce n’est pas aujourd’hui que cela va se faire. Sans compter les milliers d’imams et d’oulémas obscurantistes dont cette imposture est leur gagne-pain. Ils ne le permettront pas.
On oublie les nombreux assassinats d’intellectuels qui ont osé parler de réforme, Farag Foda en premier ? On a oublié la pendaison de ce réformateur soudanais Mahmoud Taha ? On a oublié la tentative d’assassinat de Naguib Mahfouz, etc., etc., et les dizaines d’intellectuels assassinés en Algérie lors de la guerre civile des années 1990 ?M. Sami Aldeeb l’a déjà écrit dans ses propositions.
Que pèse une poignée de progressistes musulmans face à une marée, un tsunami d’ignorants, lobotomisés, endoctrinés et complètement privé de libre arbitre ?
Et puis, regardons de plus près. Un Abdennour Bitar, le philosophe médiatique et médiatisé de la République qui veut une “réforme” lorsqu’il se contredit et fait de la taqiyya ?
Dans un article paru dans le quotidien Le Monde en date du 23.03.2012, « Merah, “un monstre issu de la maladie de l’islam” », il avait écrit « qu’on ne peut pas dire que “l’islam est par essence intolérant” ni que “les musulmans sont antisémites”. Ce sont là des essentialisations et des généralités fausses ». Alors, notre « spécialiste » des évolutions actuelles de l’islam est-il vraiment sérieux ?
– Et puis il propose un islam des Lumières ? Lorsque du point de vue conceptuel et philosophique c’est antithétique. Quelles Lumières, déjà ? Et puis, on a fait un tintamarre de son dernier article dans Le Monde…
Lettre ouverte au monde musulman (jan 10, 2015)
Pourtant, il ne dit rien de nouveau. On sait que les musulmans et la violence du coran sont responsables de cette déchéance, mais comment infléchir la barre à 180°?
– Il propose un islam sans la soumission ? Lorsque islam veut dire soumission.
– Un islam existentialiste ? C’est utopique ! Et comment résoudre la contradiction philosophique ?
– Un islam humaniste lorsqu’il est antihumaniste ? Le concept lui-même est lié à la philosophie occidentale. Déjà le monde musulman, arabe rejette la déclaration des droits de l’homme et lui oppose celle islamique de l’homme dont certaines clauses sont antihumanistes. Et M. Aldeeb, connait le sujet bien plus que moi et doctement sur des bases juridiques.
Ces dits philosophes ne sont pas sérieux et font du “bricolage” intellectuel (ertegâl wé fabraka en arabe), de la philo du café du commerce, de musulmans petits bourges de la Rive gauche parisienne, et pour entuber la République… et ça marche ! Et les faux laïcards de la République qui ne pipent mot à l’islam le poussent en avant, mais ce n’est pas avec cet esprit qu’on fait une révolution (eux ils parlent de réforme seulement).
Les journalistes qui ne connaissent pas vraiment l’islam sont baba devant son discours qui n’est qu’une islamo-propagande pour nous montrer jalousement qu’il y a une autre voie pour l’islam qui lui est si cher au point de nous ressortir lui aussi, juste après le massacre de janvier 2015 : « lâ ikraha fil din » (pas de contrainte en religion). Mentir encore ? Ce n’est pas avec cette fourberie qu’on va faire une réforme.
Laquelle de réforme alors ?
Tant que ces dits intellectuels ne sont pas sortis de leur partialité (et laassabiya islamique) il n’y a rien à faire.
Et certains intellectuels musulmans de France (Malek Chebel, l’écrivain Tahar Ben Jelloun, etc.) vont ENCORE jusqu’au mensonge en public, sur les plateaux Télé. Et on nous ressort le verset « lâ ikraha fil din », détourné de son sens, et le verset Coran 5.32 (“La Table servie”, Al-Mâ’idat) : « tuer une âme c’est comme tuer toute l’humanité », sans sa suite qui condamne juifs et chrétiens.
Alors ? Tant qu’ils seront dans le mensonge et le déni, RIEN à faire.
Tant qu’il n’y a pas une VRAIE prise de conscience c’est raté. On en est toujours dans le déni radical.
Relire attentivement, svp
que j’ai envoyé ce matin.
Lorsque je dis que le monde musulman est en train d’imploser, cela ne veut pas dire qu’un milliard et demi de musulmans vont quitter l’islam en quelques années. Ce serait utopique et excessif de ma part.
Cela va être une longue descente aux enfers, un délitement progressif, des conversions ou l’option de l’athéisme grandissants, encore des troubles graves comme ceux qui se déroulent sous nos yeux (et l’Iran n’est pas encore entré dans l’arène, ni l’Arabie, ni le Liban du Hezbollah ; et l’Afghanistan ? Et où en est la Libye ? Le Sahel qui s’embrase ?).
Je viens de recevoir ce pps ci-joint “Avancées Scientifiques majeures” sur le mode de la blague d’une amie. Il s’agit de fatawis (pl. de fatwa) surréalistes, loufoques et digne du Moyen-âge d’oulémas de renommées. Mais le hic, c’est que ce n’est pas une blague. Comment faire accepter à ces illuminés même une “réformette”?
C’est la révolution des esprits qu’il faut avant tout ; le libre-arbitre. Hélas, il nous faut être réalistes et pragmatiques. Les révolutions se font dans le sang et les larmes.
Tout au long de l’histoire de l’islam cela n’a pas été fait et comme je viens de l’esquisser brièvement nos intellectuels de France ne sont même pas conscient de l’imposture de leur discours de déni. Salem Ben Ammar n’a pas tort.
Je l’ai déjà écrit dans mes derniers malheureux textes, mais cela ne semble pas convaincre. Par ex.
Je pense qu’il est trop tard.
François
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Voilà ce que je viens d’envoyer à un ami ce matin…
Un hebdo marocain compare Hollande à Hitler : “Une sonnette d’alarme pour la classe politique”
On pense ce qu’on veut de Hollande… mais ça ?
C’est l’hôpital-islam qui se fout de la charité-France ; ou inversement ?
Ce n’est pas avec cette logique qu’on fait une révolution intellectuelle et spirituelle. On en est loin, très loin. Et nos Français musulmans sont presque tous dans ce même esprit de victimisation lorsque leur religion fabrique des bourreaux et des psychopathes.
Pour le monde musulman, je suis bien pessimiste…
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Réponse de Sami Aldeeb
Cher Père Boulad,
Cher François,
Nous, chrétiens et musulmans d’origine orientale, avons un devoir de vérité envers notre société et nos frères dans l’humanité, quelle que soit leur religion ou leur origine.
Pour dire la vérité il faut un minimum de courage. Mais on ne saurait demander à ceux qui sont dans nos sociétés d’assumer la vérité. Il y a trop de risques. Je me rappelle d’une rencontre à Rome avec un professeur nord-africain dont je tairai le nom, auteur d’un grand nombre de livres. Il m’a surpris en disant: « Tant que les musulmans ne cesseront pas de croire que le Coran est la parole de Dieu, il n’y aura aucune possibilité de progrès ». Je lui ai demandé: « Où est-ce que tu as écrit ce que tu viens de dire? » Il m’a répondu: « Tu es fou. Tu veux ma mort? Qui va nourrir mes enfants et ma femme? ».
Un arbre malade ne se soigne pas en pulvérisant quelques produits chimiques sur les feuilles ou en y accrochant des décorations de Noël. Il faut s’attaquer aux racines. Si vous rasez un bambou, il poussera peu de temps après et envahira tout le terrain. Pour l’empêcher de le faire, il faut le déraciner. Et la racine du mal se trouve dans le Coran et la Sunnah de Mahomet. Il faut désacraliser ces deux sources. Nous devons insister sur ce point, soit directement, soit indirectement. Et dans ce domaine, nous ne pouvons pas compter sur les intellectuels occidentaux… trop ignorants ou trop peureux. Les universités occidentales ont fait faillite, non pas financière, mais intellectuelle. Et ce sont ces intellectuels occidentaux qui mèneront l’Occident à sa perte. Et c’est à nous de leur dire que leur couardise ne rend service à personne. Caresse de chats, donne des puces. À force de vouloir faire des arrangements avec les musulmans, ils nous enfoncent tous dans le trou. Et je ne dirai rien des politiciens occidentaux, trop soucieux de leurs intérêts électoralistes. François Hollande et Manuel Valls en sont les archétypes.
Faut-il désespérer? Surtout pas. Le désespoir est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre.
Bonne journée … et surtout bon courage.
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Réponse de
Francois SWEYDAN
En effet, un autre volet que je n’ai pas abordé, mais un peu dans: De la Soumission
Si je reste pessimiste – pourtant je suis connu de mettre de l’optimisme dans celui-ci – c’est que nous en sommes très loin de la désacralisation du coran incréé. C’est même le ciment qui empêcherait cette révolution des esprits.
Une simple réforme est insuffisante, il est nécessaire que les peuples soient prêts à cette révolution intellectuelle et spirituelle.
Or ce n’est pas le cas, du tout.
Et l’exemple de nos intellectuels Français musulmans dans une société de liberté et de libre-arbitre qui restent dans le déni total et radical est dramatique.
Raison de plus lorsqu’on est dans des sociétés musulmanes sous l’emprise totale de l’idéologie dominante empêchant rien qu’un rayon de lumière de lucidité.
J’ai bien lu Sami Aldeeb – Y a-t-il un moyen pour faire évoluer l’Islam afin de l’adapter aux droits de l’homme? en son temps…
Mais comment al-Azhar et les autres institutions islamiques vont-t-elles amputer le coran de sa moitié médinoise? C’est leur raison d’être depuis treize siècles. Mahmoud Mohamed Taha a été pendu…
À supposer que cela soit possible, cela annoncerait l’effondrement de l’islam.
Bonne journée et bon dimanche,
François
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Réponse de Sami Aldeeb
Cher François,
Je pense que le modèle proposé par Mahmoud Muhammad Taha est le plus crédible pour les musulmans, surtout que ce penseur a payé de sa vie pour ses idées. Et sa logique est la plus facile à faire comprendre à des Occidentaux. Je viens d’en faire l’expérience devant les membres de la société vaudoise de théologie dans une conférence dont le texte entier se trouve sur Amazon.fr: Droit musulman et modernité: diagnostiques et remèdes.
Or, ce penseur est très mal connu. Il faut arriver à convaincre les universités occidentales et les politiciens occidentaux qui veulent former des imams d’enseigner l’islam de Mahmoud Muhammad Taha au lieu de l’Islam de l’Azhar ou de l’Arabie saoudite.
Bonne journée.
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Réponse de
Francois SWEYDAN
Pr Aldeeb,
Bonjour.
Vous n’en doutez pas que je suis tout à fait d’accord avec vous.
Mais quelles universités françaises – et européennes – vont-t-elle suivre vos propositions tout a fait logiques, recevables et dans l’ordre des choses ?
Les intellectuels Français sont, eux, pour la plupart dans le déni, et l’Occident est sous le joug du sabre de l’autocensure pour ne pas irriter l’Arabie Saoudite, le Qatar, l’Algérie, al-Azhar et autres institutions islamiques en Tunisie, Maroc ou Iran… et attirer leur courroux.
De plus, lorsqu’on voit les compromissions d’universités européennes (et britanniques) et américaines avec les Frères musulmans qui prospèrent en Occident, je me demande comment « arriver à convaincre les universités occidentales et les politiciens occidentaux qui veulent former des imams d’enseigner l’islam de Mahmoud Taha » ? Il faudra d’abord que les uns et les autres soient sincèrement disposés à cette révolution et mettre à l’écart les Frères musulmans et leur influence néfaste, dont le projet obsessionnel sectaire et fanatique est la conquête mondiale.
Or, ce n’est pas du tout le cas et la dite « réforme » n’est pas vraiment à l’ordre du jour, car l’esprit de sincérité n’y est pas. Et qui va contrôler les discours fanatisé enrobé dans un habillage républicain ?
De plus, jusqu’à hier (30 janv. 2015) dans les différents médias on a entendu de nombreux intellectuels ou philosophes Français non-musulmans répéter encore certains versets que nos dignitaires religieux Français musulmans de France utilisent en rengaine pour disculper l’islam, et nous démontrer la tolérance et la paix du Coran. Ces intellectuels ne réalisent pas qu’en fait ces versets sont détournés de leur sens belliqueux, appelant au meurtre et condamnant juifs et chrétiens. Toujours le même bricolage intellectuel…
Et puis la République, les universités et notamment les médias censurent très souvent ceux qui osent appeler les choses par leur nom.
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Et que dire de cette stratégie hypocrite de diversion de ces imams fréristes (de l’UOIF) qui prônent le fondamentalisme dans leurs mosquées françaises, ou des contre-vérités et la taqiyya à tout va dans les médias béni-oui-oui excluant souvent un autre son de cloche ? :
Une délégation d’imams français en visite au Vatican(05.01.2015)
Une délégation d’imams français engagés dans le dialogue islamo-chrétien sera en visite au Vatican du 6 au 8 janvier.
« C’est l’hôpital qui se fout de la charité… »
On sait que le dialogue interreligieux islamo-chrétien est un monologue catholique et que c’est un échec total, une impasse. Là, il ne faut plus se voiler la face comme font certains sites catholiques d’une islamophilie béate et naïve. Là, c’est la stratégie islamique connue : pour défendre la maison islam, il faut passer à l’offensive sur la terre de l’adversaire. Car, c’est comme cela que cela est perçu par ces imams.
Nous les non-musulmans originaires d’Orient, on sait comment cela se passe dans les esprits tordus experts en victimisation et qui n’ont pas honte de pratiquer le mensonge (la taqiyya) publiquement et depuis des années dans les médias.
Ils sont allés au Vatican, dire le contraire de ce qu’ils font sur le terrain de leurs mosquées et dans les centres culturels islamiques, organes d’endoctrinements et de séparation idéologique par la distinction religieuse déguisés en un habillage anodin républicain ! Les preuves en vidéos et textes sont en ligne.
De fait c’était la stratégie des Frères musulmans en Égypte avant leur bannissement salutaire en 2013 : quadriller systématiquement le territoire afin de le contrôler et de le soumettre à terme au dictat islamique.
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Même l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, considéré par la République comme un modéré, sa langue a fourchu et s’est trahi plusieurs fois ces derniers temps.
Ce sont ces mêmes imams mis expressément en avant par la République qui tiennent les rennes de l’enseignement de l’islam en France. La République s’accommode de leurs discours biaisés et menteurs, ainsi que celui du déni amplifié à souhait, et même de l’histoire des conquêtes islamiques qu’on a truqué non seulement pour des raisons mortifères mais également dans le but de dévoyer l’identité profonde de la France. Elle va jusqu’à décorer de la légion d’honneur ces tenants du multiculturalisme, non pas laïque mais sur des bases religieuses et d’idéologie islamique, tout en faisant croire le contraire aux Français pacifiés et floués.
Quand ces islamistes (dont certains sont déguisés en modérés) sont au-dessus des lois républicaines, nous imposent progressivement les lois de la charia, la République qui laisse faire et qui n’a pas le courage de dire NON, a perdu son honneur.
Difficile à ce moment-là de convaincre les politiques français à changer de politique vis-à-vis de l’islam de France devenu depuis au moins deux, trois décennies un islam “importé” frériste, wahhabite, salafiste, sunnite tout a fait traditionnel en rupture totale avec la dite République.
Cet islam-là ose même nous draper ces idéologies importées dans le folklore et le mythe trompeur du soufisme pacifique qui a pourtant vidé le Maghreb de ses quelques 850 000 à un million de juifs durant la première moitié du XXe siècle, puis venir ensuite pleurnicher la religion d’amour, de tolérance et de paix (le fameux RATP).
Pour changer de cap, ce sont les politiques qu’il faudra changer car, par méconnaissance et ignorance, par intérêt mercantile électoral et angélisme, par négligence et légèreté, ils ont laisser prospérer des bombes à retardement.
Enfin, les options intellectuelles et idéologiques des universités sont hélas souvent subordonnées à la politique et la doctrine de l’État.
L’État aura-il le courage historique de changerradicalement sa politique?
J’en doute fort vu les données esquissées ci-dessus.
Bien à vous,
François Sweydan
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