Des réponses enfin définitives sur l’obligation de porter le voile dans l’islam

Source: Rappelons-le d’emblée, en citant le Dictionnaire du Coran (p 925): «S’agissant du voile féminin, les légistes musulmans ont invariablement conclu à son caractère obligatoire pour les femmes musulmanes nubiles de condition libre (…) Que devait-elle précisément cacher d’elle-même? La réponse qui a été apportée à cette question dépend de la définition adoptée de la ‘awra de la femme musulmane libre : son corps entier à l’exception de son œil gauche, sa chevelure (…)»

Cet ouvrage du professeur Aldeeb expose ce consensus et ses finesses dans leur ampleur et leur profondeur, d’abord en indiquant les circonstances qui sont censées avoir donné lieu à l’introduction de l’obligation de voiler les femmes du vivant de Mahomet, avec bien sûr les versets coraniques et les principaux hadiths, puis en décrivant les réflexions des juristes et des contestataires modernes sur ce thème et enfin en présentant la totalité des exégèses des versets coraniques concernés, de toutes les écoles, du VIIIe siècle à nos jours.

À propos des contestations modernes, ceux qui suivent ces débats se souviendront sans doute de Mustapha Rachid, formé en Égypte, à l’Azhar, et exerçant maintenant en Australie. Il y a quelques années, la presse occidentale et plusieurs personnalités notamment françaises ont donné une grande publicité à ce qu’elles présentaient ostensiblement comme une «thèse de doctorat» d’Al-Azhar affirmant que le voile n’est pas une obligation islamique. Mais pratiquement personne n’a ensuite relayé le démenti catégorique de l’Azhar affirmant que l’auteur présumé, donc Mustapha Rachid, ne détient pas de doctorat de l’Azhar, n’a donc pas déposé de thèse et que jamais l’Azhar, ni aucune autre haute autorité religieuse musulmane n’a remis en question l’obligation de porter le voile ou donné son accord à une quelconque déclaration en ce sens. Blocus aussi sur le démenti (en arabe) de l’auteur de cette thèse fantôme niant avoir jamais prétendu l’avoir écrite.

Ceci pour donner le ton. On trouvera également dans cette brochure des traductions de plusieurs prises de positions actuelles sur la question en Égypte ainsi que d’une longue fatwa de l’Azhar énumérant les bases juridiques de cette obligation, afin de pouvoir se faire une idée de la force des arguments des uns et des autres. Une chose me paraît évidente au terme de cette lecture: plus les gens voudront donner de poids à l’islam en général, en acceptant la sacralité du Coran, la fable et la mission de Mahomet, plus il sera difficile de résister à l’obligation du voile. En effet, tous ceux qui contestent cette obligation en invoquant des arguments islamiques doivent mentir ou ignorer ou reconsidérer ou réformer préalablement de larges parts des éléments d’information disponibles. Et la prise en compte de l’ensemble du «dossier» va continuer de favoriser les partisans du voile.

Pour conclure, je reproduis ici une anecdote datant (en principe) du vivant de Mahomet indiquant comment a débuté la première guerre des musulmans contre les juifs de Médine et illustrant le risque sécuritaire lié au port du voile intégral hors d’islam. On peut lire l’ensemble dans Vie du Prophète Mohammad (la) Deux Tomes (tome 2, pp 14-15), et on peut se faire une idée de l’ouvrage en question sur oumma.com (chercher «La Sîrat Al Rasûl traduite intégralement pour la première fois en Français»). Je cite:

(…) l’affaire de Banû Qaynuqâ a commencé ainsi: une femme arabe vint avec une marchandise qu’elle vendit au marché de Banû Qaynuqâ. Puis, elle s’assit chez un orfèvre là-bas. Les gens essayaient de la faire découvrir son visage; mais elle refusa. Alors l’orfèvre saisit le bout de sa robe et le fixa à son dos, de sorte que quand elle se leva, ses parties intimes furent découvertes. Alors ils se sont moqués d’elle. Elle cria. Un musulman sauta sur l’orfèvre et le tua. L’orfèvre était juif. Les juifs attaquèrent le musulman et le tuèrent. Les gens de la victime se mirent en colère et l’hostilité s’installa entre eux et les Banû Qaynuqâ.
Fin de citation.

Le lendemain, Mahomet aurait rassemblé les Banû Qaynuqâ sur leur place du marché et leur aurait déclaré: «Ô juifs! Prenez garde que Dieu vous frappe de sa vengeance comme il l’a fait avec les Quraysh [les Mecquois]. Embrassez l’Islam, car vous savez bien que je suis un Prophète envoyé (par Dieu), vous trouvez cela dans votre Livre (ou la Bible) et dans le pacte que Dieu avait conclu avec vous.» Il entamait ainsi une guerre qui allait entraîner, à terme, la disparition de toute présence juive à Médine, une situation qui a perduré jusqu’à nos jours.

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