Dépôt de plainte en Suisse contre le Coran: il viole la charte de l’ONU sur la liberté de croyance

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Coup de gueule dans le Canton de Thurgovie, suivi d’un dépôt de plainte au Tribunal fédéral de Lausanne, contre l’enseignement de l’islam dans les écoles.

Le 6 février la RTS indiquait que le tribunal doit se prononcer sur une initiative cantonale thurgovienne « contre des manuels d’enseignement misogynes, racistes et assassins, » à savoir le coran et les hadiths, dans les cours facultatifs d’islam des écoles publiques :

L’affaire a éclaté quand une école de Kreuzlingen a proposé des cours facultatif d’islam en 2010, et que les parents d’élèves ont constaté, horrifiés, que des incitations profondément contraires aux valeurs et à la Constitution helvétiques étaient contenues dans le coran :

« le Coran défend des valeurs diamétralement opposées à celles de la Constitution helvétique en privant les femmes de leurs droits, en autorisant la polygamie ou en permettant aux maris de punir leurs femmes».

« L’interdiction de la conversion et les menaces qui pèsent sur les convertis … violent … la Charte des Nations Unies sur la liberté de croyances », précisent les initiateurs, ajoutant que le coran viole aussi les droits de l’homme, car il fait une distinction entre les croyants musulmans « dignes de vivre » et les « infidèles qu’il s’agit d’éliminer ».

Il y a, sans aucun doute, en Suisse, des gens censés équipés d’une solide dose de bon sens. Sont-ils équipés et assez nombreux pour affronter l’islamophilie du Grand conseil fédéral, qui pour protéger l’islam va jusqu’à violer la volonté du peuple, je l’ignore.

Car l’initiative populaire avait obtenu assez de voix pour un vote, mais elle avait été invalidée en décembre par le Grand conseil sous prétexte qu’il activait les peurs de l’islam – (comme si l’on pouvait ne pas avoir peur de l’islam qui a conduit à la mort de 97 000 personnes en 2013 dans le monde.)

Les initiants du vote populaire n’ont pas accepté que le Grand conseil tente d’empêcher les Thurgoviens de voter, et ont déposé plainte au tribunal fédéral. Ils demandent que la volonté du peuple, qui s’est exprimée lors de la récolte des signatures, soit respectée.

Mais au delà du respect de cette demande, que le commentateur de RTS considère comme improbable – bien qu’un tribunal russe a fait interdire une version du coran – la plus répandue en Russie – pour incitation à la haine et à la violence, la vraie question est de savoir si le tribunal fédéral acceptera que l’on enseigne aux élèves helvétiques que les femmes sont inférieures à l’homme, que les homosexuels doivent être châtiés, punis voire pendus, que les apostats doivent être tués, que la femme adultère doit être lapidée, et que l’homme a le droit de frapper sa femme, plutôt que de rendre un jugement qui serait jugé islamophobe…

Autrement dit, les juges fédéraux décideront-ils que leur réputation est plus importante que le droit des femmes, des homosexuels et des apostats suisses ?

Dois-je le dire ? Mon petit doigt m’a déjà communiqué l’issue du procès.

Remarque de Sami Aldeeb: Le Tribunal fédéral a déjà rendu sa décision le 28 août 2013 (texte allemand de l’arrêt ici). Nous reproduisons ci-après le communiqué de presse en français:

Arrêt du 28 août 2013 (1C_127/2013)

Le Tribunal fédéral rejette, dans la mesure de sa recevabilité, un recours contre la décision du Grand Conseil du canton de Thurgovie d’invalider une initiative législative cantonale

Le Grand Conseil du canton de Thurgovie n’a pas violé les droits politiques des citoyens (art. 34 Cst.), en invalidant l’initiative populaire “Contre des manuels scolaires misogynes, racistes et meurtriers”.

L’initiative populaire cantonale qui a abouti en mars 2012 vise à compléter la loi cantonale sur l’école publique par un article interdisant l’utilisation de manuels scolaires religieux, dont le contenu est misogyne, raciste ou meurtrier. Sur le formulaire officiel de récolte des signatures, le texte de l’initiative a fait l’objet d’explications détaillées. Il y est précisé que les manuels scolaires ne doivent présenter aucun lien avec les textes sacrés de l’islam. L’exclusion des écrits proscrits se rapporte ainsi exclusivement à une religion, soit à l’islam. Cela ressort clairement de la motivation figurant sur le formulaire de récolte des signatures de l’initiative, motivation qui est liée au texte de l’initiative de façon indissociable. Si l’on prenait en compte uniquement la proposition de compléter la loi cantonale scolaire, formulée de manière neutre, cela irait à l’encontre de la volonté des initiants. Dans ce cas, l’initiative contredirait la volonté des initiants et des citoyens qui ont signé l’initiative. Une autre interprétation du texte de l’initiative, qui ferait fi du but poursuivi par les initiants, est donc exclue.

En raison de sa mention à une seule religion, l’initiative viole le principe de la neutralité religieuse de l’Etat et ainsi l’interdiction de discrimination. C’est dès lors à bon droit que le Grand Conseil du canton de Thurgovie a déclaré invalide l’initiative. Le Tribunal fédéral rejette donc le recours dirigé contre cette déclaration d’invalidité.

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