La circoncision laisse des effets psychiques néfastes sur le plan individuel et social. Les opposants estiment qu’il faut les soigner par des moyens psychiques pour aider les victimes et la société et empêcher la répétition de la circoncision sur d’autres victimes.
Le psychologue Ronald Goldman dit que le circoncis qui se rend compte de son état de victime, peut s’enfermer sur soi, chercher quelqu’un qui l’écoute, ou se révolter. La meilleure attitude est la 2ème pour pouvoir se soulager et restaurer la confiance en soi. Mais ceci n’est pas toujours facile car on a souvent de la peine à extérioriser ses sentiments, et rares sont les personnes à qui on peut faire confiance dans ce domaine. Cette personne peut être la partenaire sexuelle du fait que la circoncision est liée au sexe. Elle peut être un parent, ce qui permet à ce dernier de comprendre le tort qu’il a fait à son fils et lui demander pardon, tout en évitant de trop se culpabiliser puisque le parent est souvent victime de la société et de sa culture. Le circoncis peut aussi se confier à un homme, créant de la sorte une solidarité entre les hommes.
Il faut en tout cas éviter de prendre une position neutre face à la circoncision. Le silence de la victime face à la circoncision signifie qu’elle va perpétuer cette pratique sur d’autres. Le courage de s’exprimer a des effets contagieux positifs sur les autres et les pousse à faire de même. Ainsi, on crée un effet boule de neige afin de changer la culture de la société.
On conseille aussi le recours à des lettres adressées aux parents, aux médecins, aux hôpitaux. Même si ces lettres ne sont pas envoyées, elles ont de l’effet sur le circoncis lui-même. Mais il peut être utile de les envoyer à leurs destinataires pour provoquer un changement chez eux. On peut recourir à d’autres moyens comme la danse, la musique, la poésie, le jeu des rôles, la relaxation, la réexpérience de la circoncision Il existe des rituels basés sur le culte de la nature pour se réconcilier avec soi-même et se soigner. J’ai assisté à deux séances de ce genre à la fin de colloques sur la circoncision. Ces rituels permettent d’entrer en soi, de se découvrir et de sentir un effet d’hypnose qui ressemble probablement à celui des cercles soufis. On en sort bien soulagé moralement et décidé d’agir contre la circoncision.
Signalons ici que la découverte de soi et l’effort entrepris pour se guérir sont importants si on ne veut pas se trouver face un cercle vicieux. Celui qui est abusé risque d’abuser d’autrui. Afin que cela n’arrive pas, il faut le rendre conscient de son problème et l’aider à le dépasser. Il faudrait à cet égard reconnaître la vraie nature de ce que la victime a subi, à savoir que la circoncision est un crime ou, selon les termes d’Alice Miller, “le plus grand crime de l’humanité” que la religion requiert et que le législateur ne sanctionne pas. Sans cela, on continuera à tolérer cet acte et à le répéter sur autrui. Alice Miller ajoute:
Chaque criminel a été une fois une victime, mais toute victime ne devient pas nécessairement criminelle. Cela dépend de la présence d’un témoin informé qui peut aider la victime à être consciente de la cruauté qu’elle a vécue, c’est-à-dire à sentir et à voir la cruauté infligée à cette victime. Chaque criminel adulte a manqué d’un tel témoin dans son enfance; autrement il ne serait pas devenu criminel… Une fois capable de sentir leur misère ils vont avoir de la compassion pour la condition des autres.
Voir mes livres sur la circoncision en différentes langues dans https://www.sami-aldeeb.com/livres-books/
Comments are closed.