Saint Cyrille le Grand (mort en 444) a occupé la fonction de Patriarche d’Alexandrie. C’est un personnage-clé dans l’Église copte qui le qualifie de colonne de l’Église.
Comme l’a fait avant lui Origène, Cyrille considère que la circoncision dans la Bible a un sens spirituel et non pas charnel. Il invoque ici Paul qui dit: “la circoncision dans le cœur, selon l’esprit et non pas selon la lettre” (Rm 2:29) ainsi que Jérémie: “Circoncisez-vous pour Yahvé, ôtez le prépuce de votre cœur, gens de Juda et habitants de Jérusalem” (Jr 4:4). Il ajoute: “Le sens de la circoncision véritable atteint sa plénitude non pas dans ce que subit la chair, mais dans la volonté de faire ce que Dieu prescrit”.
Cyrille estime que la compréhension littérale de la Bible conduit à des résultats que la raison ne peut accepter et entre en conflit avec la perfection de la création de Dieu. Il écrit:
Tu considères […] la circoncision de la chair comme quelque chose d’important et comme l’élément le plus approprié au culte […]. Eh bien, examinons quelle est l’utilité de la circoncision et quel avantage le Législateur nous apportera par elle. En effet, s’infliger la circoncision sur les parties du corps dont se sert la nature pour engendrer, à moins d’avoir pour soi la plus belle des raisons, n’est pas sans ridicule, bien plus, cela revient à incriminer l’art du Créateur, comme s’il avait surchargé la silhouette du corps de vaines excroissances. Or, s’il en va ainsi et si nous concevons en ce sens ce qui a été dit, comment ne pas juger que l’intelligence divine se trompe dans ce qui convient? Car si c’est la circoncision qui est la meilleure sauvegarde de ce qui convient le mieux à la nature corporelle, comment n’était-elle pas meilleure et préférable dès le début? Dis-moi donc, si quelqu’un dit que la nature infaillible et intacte s’est trompée dans ce qui convient, ne semblera-t-il pas aux yeux de tous déraisonner?
[…] le Dieu qui est au-dessus de toutes choses a créé des milliers de races d’êtres vivants dépourvus de raison. Or, il apparaît qu’il n’y a dans leur constitution orientée vers la beauté la plus exacte, rien qui soit imparfait ni superflu. Elles sont tout à fait affranchies de ces deux calomnies et ont échappé à cette double accusation. Comment donc Dieu, l’artiste par excellence, lui qui a eu une telle attention dans les plus petites choses, aura-t-il fait une erreur dans la plus précieuse de toutes? Et lorsqu’il y introduit dans le monde celui qui est à son image, l’aura-t-il fait paraître plus laid que les êtres dépourvus de raison, s’il est vrai qu’en eux il n’y a aucune erreur, alors qu’en lui il en est une?
Voir mes livres sur la circoncision en différentes langues dans https://www.sami-aldeeb.com/livres-books/
Comments are closed.