Circoncision: Position de Martin Luther

Martin Luther (décédé en 1546) était un moine augustinien avant de mener une révolte contre l’Église catholique qui l’a excommunié en 1520. Ceci a conduit à une scission au sein de l’Église qui influence encore aujourd’hui notre époque à travers les multiples mouvements protestants qui ne reconnaissent pas l’autorité du pape de Rome.

Les milieux protestants américains, partant d’une compréhension littérale de la Bible, voient dans la circoncision une sagesse médicale divine et une obligation pour chaque croyant. Cette interprétation cependant est absente des œuvres de Luther. En abordant la circoncision, le principal souci de Luther était de saborder l’autorité du pape de Rome qui s’attachait aux rituels extérieurs pour dominer le peuple et s’enrichir à ses dépens.

Pour Luther, la circoncision, tout comme le baptême et les autres rituels, n’est que le signe extérieur de la foi, et non pas la foi. C’est cette dernière qui compte, et non pas ces signes extérieurs, contrairement à ce que pense l’Église catholique. Dieu change les signes extérieurs de la foi selon les époques afin de faciliter la vie aux hommes. Ainsi, il a prescrit aux juifs les sacrifices et la circoncision, et ensuite il s’est satisfait de la messe et du baptême de l’eau accompagnée de quelques mots.

Luther estime que l’Ancien Testament “est aboli en ce sens qu’on est libre de s’y soumettre ou de le laisser de côté et qu’il n’est plus indispensable de l’observer sous peine de perdre son âme, comme c’était autrefois”. Ce qui veut dire que “ce n’est pas un péché d’être incirconcis, comme le pensaient les juifs, de même que ce n’est pas non plus un péché que d’être circoncis, comme le pensaient les païens; mais l’un comme l’autre sont libres et légitimes pour autant que celui qui s’y soumet ne pense pas que, par là, il puisse être justifié et sauvé”. Luther ajoute:

A la vérité, c’est chose apparemment bien légère que d’être ou de ne pas être circoncis, mais si cette clause est ajoutée: savoir que nous craignions ou que nous soyons assurés, c’est la mort, c’est l’enfer qui se trouvent ajoutés, c’est Dieu qui est nié, ainsi que Christ, la grâce et toutes les promesses de Dieu. Autrement, s’il n’y avait que la circoncision, sans cette adjonction, elle ne serait nullement dangereuse.

L’analogie avec l’Église est vite trouvée:

Si le pape n’exigeait le respect de ses traditions que comme simples cérémonies, il n’y aurait aucun danger. […] Mais si, dans ces choses, qui sont si légères, pour ne pas dire qu’elles ne sont rien, on voit ou la vie ou la mort éternelle, l’on ajoute un mal considérable: cela est satanique et blasphématoire.

Ailleurs Luther dit:

Le vice n’est pas dans la circoncision ou dans l’incirconcision […] mais dans l’usage qu’on en fait. Avoir le culte de la circoncision et l’adorer, vouloir y placer la justice, le péché étant dans l’incirconcision: voilà l’usage maudit qu’il faut abolir; une fois ce dernier écarté, la circoncision et l’incirconcision sont alors de bonnes choses.

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