Circoncision: Position de Maïmonide

Maïmonide est considéré comme l’une des figures les plus importantes du judaïsme, toutes époques et tendances confondues. Nous citons ici sa position concernant deux questions: Pourquoi circoncire au huitième jour et ne pas attendre que l’enfant soit majeur? Quel est le rapport entre circoncision et sexualité? Il s’agit ci-après de citations de son fameux livre “Le guide des égarés”.

Pourquoi circoncire au huitième jour?

La religion ne peut être vraiment accomplie, ni se perpétuer, que si la circoncision a lieu dans les années de l’enfance, et il y a pour cela trois raisons:

  1. Si on laissait grandir l’enfant, il se pourrait qu’il ne pratiquât pas la circoncision.
  2. Il ne souffre pas autant que souffrirait une grande personne, vu que sa membrane est tendre et qu’il a encore l’imagination faible; car une grande personne trouve terrible et cruelle, avant qu’elle arrive, la chose que son imagination se figure d’avance.
  3. Les parents n’ont pas encore une grande affection pour l’enfant au moment de sa naissance; car la forme imaginative qui produit chez les parents l’amour de l’enfant ne s’est pas encore consolidée chez les parents. En effet, cette forme imaginative s’augmente par le contact habituel et s’accroît à mesure que l’enfant grandit, et ce n’est que plus tard qu’elle commence à baisser et à s’effacer. C’est pourquoi le père et la mère n’éprouvent pas pour le nouveau-né l’amour qu’ils éprouvent pour l’enfant d’un an, et ils n’aiment pas l’enfant d’un an autant que celui de six ans. Si donc on laissait l’enfant deux ou trois ans sans le circoncire, cela aurait pour conséquence de négliger la circoncision, par l’affection et l’amour qu’on aurait pour l’enfant. Mais, lors de sa naissance, cette forme imaginative est très faible, surtout chez le père, à qui ce commandement est prescrit.

Circoncision et sexualité

Je crois […] que l’un des motifs de la circoncision, c’est de diminuer la cohabitation et d’affaiblir l’organe sexuel, afin d’en restreindre l’action et de le laisser en repos le plus possible […]. Le véritable but c’est la douleur corporelle à infliger à ce membre et qui ne dérange en rien les fonctions nécessaires pour la conservation de l’individu, ni ne détruit la procréation, mais qui diminue la passion et la trop grande concupiscence. Que la circoncision affaiblit la concupiscence et diminue quelquefois la volupté, c’est une chose dont on ne peut douter; car, si dès la naissance on fait saigner ce membre en lui ôtant sa couverture, il sera indubitablement affaibli.

Les Docteurs ont dit expressément: “La femme qui s’est livrée à l’amour avec un incirconcis peut difficilement se séparer de lui” (Beréchit Rabba 80); c’est là, selon moi, le motif le plus important de la circoncision. Et qui donc a le 1er pratiqué cet acte? N’est-ce pas Abraham, si renommé pour sa chasteté? […] Cet organe doit donc être affaibli par la circoncision, mais non pas être entièrement déraciné; au contraire, ce qui est naturel doit être laissé dans sa nature, mais on doit se garder des excès.

On a prétendu que la circoncision avait pour but d’achever ce que la nature avait laissé imparfait, ce qui a donné lieu à critiquer ce précepte; car disait-on, comment les choses de la nature pourraient-elles être imparfaites, de manière à avoir besoin d’un achèvement venant du dehors, d’autant plus qu’on sait combien le prépuce est utile au membre en question? Mais ce précepte n’a point pour but de suppléer à une imperfection physique; il ne s’agit, au contraire, que de remédier à une imperfection morale. Le véritable but, c’est la douleur corporelle à infliger à ce membre et qui ne dérange en rien les fonctions nécessaires pour la conservation de l’individu, ni ne détruit la procréation, mais qui diminue la passion et la trop grande concupiscence.

Voir mes livres sur la circoncision en différentes langues dans https://www.sami-aldeeb.com/livres-books/

Comments are closed.

Powered by WordPress. Designed by WooThemes

%d blogueurs aiment cette page :