Pour le juif croyant, la Bible s’impose comme code juridique à suivre en tout temps et en tous lieux. On y lit:
– Tout ce que je vous ordonne, vous le garderez et le pratiquerez, sans y ajouter ni en retrancher (Dt 13:1).
– Les choses révélées sont à nous et à nos fils pour toujours, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi (Dt 29:28).
– C’est une loi perpétuelle pour vos descendants, où que vous habitiez (Lv 23:14).
Invoquant ces versets, Maïmonide écrit: “C’est une notion clairement explicitée dans la loi que cette dernière reste d’obligation éternelle et dans les siècles des siècles, sans être sujette à subir aucune variation, retranchement, ni complément”. Celui qui prétendrait le contraire devrait être, selon Maïmonide, “mis à mort par strangulation”.
La circoncision dans la Bible est un de ces ordres divins que le juif devrait suivre. Celui qui ne l’observe pas s’expose à une sanction: “L’incirconcis, le mâle dont on n’aura pas coupé la chair du prépuce, cette vie-là sera retranchée de sa parenté: il a violé mon alliance” (Gn 17:14).
On rapproche généralement ce texte à celui d’Exode 4, selon lequel Dieu rencontre Moïse et cherche à le faire mourir. Dieu ne l’a épargné que lorsque sa femme Cippora a coupé le prépuce de son fils et a touché les pieds (ou organes sexuels) de Moïse avec ses mains maquillées de sang.
La Mishnah signale que la sanction du retranchement est prévue par la Bible contre 36 délits, dont 15 délits sexuels, violation du sabbat, etc. L’incirconcision figure à la fin de la liste de ces délits. Le sens de cette sanction n’est pas très clair, mais il semble signifier la mise à mort du coupable, comme l’indique la Bible en ce qui concerne la violation du sabbat: “Qui le profanera sera mis à mort; quiconque fera ce jour-là quelque ouvrage sera retranché du milieu de son peuple” (Ex 31:14). On s’est cependant demandé si une telle sanction serait appliquée aussi à l’inobservation de la circoncision. Certains répondent par l’affirmative; d’autres estiment que cette sanction signifie l’excommunication, qui est en soi une peine pire que la mise à mort puisque la personne devient sans tribu protectrice; d’autres enfin croient que l’unique peine est celle de l’au-delà, après la mort.
Mais quel que soit le sens de cette peine, l’inobservance de la circoncision a des conséquences sociales, comme on le verra dans les points suivants. D’autre part, celui qui veut se joindre au peuple juif doit passer par la circoncision. Les frères de Dina demandent à Hamor et Sichem de se faire circoncire, eux et les hommes de leur ville pour pouvoir former “un seul peuple” (Gn 34:16). Achior “se fit circoncire et fut admis définitivement dans la maison d’Israël” (Jdt 14:10). De nos jours, cette condition est toujours requise de celui qui veut se convertir au judaïsme pour bénéficier de la Loi du retour en Israël. Les juifs soviétiques qui sont allés en Israël ont été contraints à se soumettre à cette condition pour être reconnus comme juifs par les rabbins. Il en est de même des juifs falachas, pourtant circoncis, dont on fait couler une goutte de sang pour faire valider leur circoncision et leur appartenance au peuple juif.
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