Les Mandéens, connus aussi sous le nom de Sabéens, forment une des quatre communautés religieuses auxquelles le Coran donne le droit de vivre dans l’État musulman, les trois autres étant les juifs, les chrétiens et les zoroastriens. Ils sont mentionnés dans trois versets coraniques 2:62; 5:69 et 22:17.
La communauté mandéenne serait née avant l’ère chrétienne, en Palestine. Elle est surtout connue pour le rituel du baptême pratiqué dans le fleuve, comme le faisait Jean-Baptiste. Elle considère d’ailleurs ce dernier comme un de ses quatre grands prophètes, et lui donne le nom de Yahya Yuhanna. Le terme Yahya signifie celui qui donne la vie, le sauveur. C’est aussi sous ce nom que le Coran désigne le cousin de Jésus. Par la suite les Mandéens se sont dispersés dans la Mésopotamie, autour du Tigre et de l’Euphrate, la présence de l’eau des fleuves étant indispensable pour leur rituel du baptême.
La communauté mandéenne condamne la circoncision qu’elle considère parmi les grands péchés parce qu’elle constitue une atteinte à l’intégrité physique, principe que l’Ancien Testament ne respecte pas puisqu’il impose la circoncision aux mâles, comme marque de pureté, les non-circoncis étant considérés comme impurs. Pour les Mandéens la pureté est acquise par le baptême, rituel que les chrétiens ont repris en lieu et place de la circoncision. Le baptême chez les Mandéens se pratique cependant plusieurs fois, lors de la naissance, les jours du dimanche, les jours des fêtes, lors du mariage et lors de la consécration sacerdotale, et il doit se faire dans l’eau courante des fleuves.
Aujourd’hui, la communauté mandéenne compte seulement entre 50’000 et 60’000 membres dans le monde. Le siège de son autorité religieuse suprême se trouve à Bagdad, mais une partie de cette communauté vit aussi en Iran. Cette communauté, qui rejette la violence et le recours à la force, vit des heures sombres en Irak. Les milices islamistes de tout bord pratiquent les pires exactions à son encontre: assassinats, viols et enlèvements des femmes, mariages forcées des filles avec des musulmans, conversion forcée à l’islam et imposition de la circoncision aux enfants contrairement aux croyances religieuses mandéennes. Ceci constitue un véritable crime de génocide à l’égard de cette communauté pacifiste, mais personne ne vient à son aide et aucun État ne la protège. Le silence face à ce crime vaut complicité. D’où ce cri d’alarme à toutes les consciences vivantes du monde.
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