Les psychologues ont étudié le traumatisme provoqué par les complications qui ont lieu lors de la naissance. Si, aujourd’hui, il est admis que l’expérience de la naissance a des effets sur la vie des adultes, on ne peut nier que la circoncision qui a lieu souvent peu après la naissance puisse aussi avoir des effets.
Déjà en 1945, le Dr David Levy avait mis en garde contre le traumatisme que causent les opérations sur les enfants, dont la circoncision. Il a découvert que la réponse de l’enfant à la peine est plus forte lorsqu’il est plus jeune. Il signale le cas d’un enfant circoncis à l’âge de six ans et sept mois. L’enfant se battait avec son père et l’anesthésiste avant d’être maîtrisé par eux. Après l’opération, l’enfant a développé un caractère enragé et destructeur. Il jouait de nombreux jeux où l’on tuait, était devenu claustrophobe et avait des tendances suicidaires. Dans un autre cas, un enfant de trois ans et sept mois souffrait de peurs, de cauchemars nocturnes et de comportement agité depuis qu’il avait été circoncis à l’âge d’un an. Joseph Lewis, en 1949, confirme lui aussi les effets psychiques néfastes de la circoncision sur les enfants.
Des hommes sous hypnose rapportent les détails de la circoncision qu’ils avaient subie après leur naissance, et la douleur qu’ils ont endurée. Ils expriment alors leur colère, leur volonté de se venger et de détruire ceux qui ont participé à leur mutilation.
Bettelheim considère la circoncision faite sur des nouveau-nés plus dommageable psychologiquement que celle faite à un âge plus avancé. L’enfant, dans ce dernier cas, “connaît mieux la vie, en sait plus sur ses parents et sur leurs intentions. C’est pourquoi la circoncision lui apparaît comme beaucoup moins menaçante et les hommes qui la lui imposent, comme moins redoutables. Dans certaines tribus, il est clairement admis que, si le garçon ne comprend pas les buts positifs de la circoncision, il est trop jeune pour la cérémonie. On serait tenté d’ajouter: parce que cette intervention le conduirait plutôt à l’angoisse de castration qu’à la liberté sexuelle”.
Bettelheim compare la circoncision à l’opération esthétique qui peut être autant traumatisante. Si cette dernière est faite sur une fille qui en comprend le sens, la fille se soucie peu de la douleur physique dans l’attente du plaisir qui en résulterait.
Un des effets de la circoncision est d’éviter d’y penser ou d’en parler. Des hommes qui contactent un centre contre la circoncision évitent même l’utilisation du mot circoncision sur l’enveloppe ou dans leur appel téléphonique. Certains deviennent hystériques et tremblent lorsqu’on met entre leurs mains un livre sur la circoncision. D’autres évitent de regarder des couteaux ou des ciseaux qui leur rappellent leur circoncision.
On estime aussi que la circoncision a des effets neurologiques. Des recherches démontrent que l’expérience de la douleur et du traumatisme dans l’enfance peut donner lieu à des changements physiologiques à long terme. L’étude des images du cerveau des adultes ayant subi l’abus sexuel en tant qu’enfants démontre que le volume de l’hippocampe est réduit. Cette partie du cerveau est responsable de la mémoire. On remarque aussi que les adultes abusés sexuellement pendant leur enfance ont des capacités réduites de mémoire verbale à court terme. James Prescott, un neuropsychologue et ancien administrateur de l’Institut national de la santé, affirme que la circoncision affecte le développement du cerveau.
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