Cimetières religieux: migration des morts

Les humains voyagent. Et il leur arrive de mourir! Certains se font enterrer sur place, d’autres sont mangés par les requins lorsque leurs avions tombent en mer. Mais un bon nombre de morts sont rapatriés dans leurs pays d’origine. C’est le retour aux sources? Quelle en est la raison? C’est ce que nous verrons dans ce billet et les suivants.

Drôle de bagage

Les douaniers de l’aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, ont eu la surprise de découvrir, en passant la valise d’un Indien aux rayons X, des ossements humains. Devant les interlocuteurs ébahis, le voyageur a déclaré: “Ce sont les restes de mon père. Je voyage avec eux car je n’ai toujours pas trouvé une sépulture”. Le crâne et les ossements étaient soigneusement rangés dans un sac de nylon. Selon la police, le passager a déclaré qu’il état marin et que, n’ayant pas de domicile fixe, il ne se sépare jamais de son père. Après un moment d’hésitation, les douaniers ont permis au voyageur de repartir avec les ossements.

Normes juives

L’Ancien Testament rapporte que Joseph a été enterré en Égypte pendant 400 ans et ensuite son corps fut transporté par les juifs du­rant les 40 ans d’errance dans le désert afin de l’enterrer en Pales­tine. L’Abrégé du Choul’hane Aroukh, source fondamentale du droit juif, stipule:

On ne conduit pas le défunt d’une ville où se trouve un cimetière en une autre ville, car c’est pour lui une attitude méprisante que de le transférer d’un endroit à l’autre; par contre ce sera permis s’il s’agit de le transférer dehors de la Terre Sainte en Terre Sainte, ou de le conduire au cimetière où reposent ses ancê­tres. De même, si le défunt a ordonné de le transférer d’un endroit à l’autre ce sera permis.

Des juifs répètent chaque jour: “L’an prochain à Jérusalem”. Ne pouvant y aller vivants, ils espèrent le faire le jour de la résurrec­tion. De ce fait, ils se font enterrer les pieds tournés vers Jérusalem pour que ce jour-là ils puissent se lever et marcher directement vers ce lieu mythique. Certains, pressés, choisissent de se faire déjà transporter après leur mort. Et de préférence, ils se font enterrer dans la vallée de Josaphat où selon la tradition il doit se produire le grand rassemblement de la résurrection en vue du jugement der­nier.

Résurrection ou pas, il y aura toujours un gagnant. Le journal Haa­retz du 27 novembre 1997 écrit que les sociétés de funérailles israéliennes importent annuellement mille cadavres pour enterre­ment en Israël, encaissant, sans la supervision du gouvernement, un montant annuel estimé à dix millions de dollars, voire plus. Les so­ciétés en question font payer 5000 US$ pour un enterrement dans un cimetière normal, et 25’000 US$ pour un enterrement dans le cimetière du Mont des Oliviers à Jérusalem. La majorité des enter­rements ont lieu à Jérusalem. Un quart des tombes à Jérusalem est pour l’enterrement de citoyens étrangers. Ces importations ont ag­gravé la pénurie des places pour les tombes en Israël. Et comme les tombes juives sont en principe immobiles, il y aura bientôt pénurie des places pour les vivants. Ce sera la fin du problème proche-oriental. On enverra alors les Israéliens et les Palestiniens sur la Lune pour attendre la venue du Messie!

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