Introduction de mon ouvrage:
Avenir des musulmans en Occident: cas de la Suisse, Createspace (Amazon), Charleston, 2e édition, 2012, 142 pages. Amazon.fr
Après une longue présence et domination musulmane en Andalousie (de 711 à 1492) et en Sicile (de 827 à 1071), les musulmans ont dû quitter ces deux régions. Malgré les tensions entre les pays occidentaux et leurs minorités musulmanes, il est difficile d’imaginer que la Suisse et les autres pays occidentaux puissent les rapatrier de force ou par des incitations économiques. Mais tout semble indiquer que les relations entre ces communautés et les pays occidentaux s’acheminent vers une confrontation de plus en plus hostile.
En regardant de l’autre côté de la Méditerranée, on retrouve les mêmes tensions entre les mouvements islamistes et les régimes musulmans, tensions qui débouchent sur des conflits armés et des actes de violence. Ces conflits et ces actes de violence, dans lesquels sont parfois impliqués des musulmans vivant en Occident, s’étendent progressivement aux pays occidentaux.
Il y a certes des raisons politiques, économiques et sociales derrière ces tensions. Mais on remarque une revendication constante de la part des musulmans impliqués dans ces tensions: le droit d’appliquer leur loi religieuse tant dans les pays musulmans qu’occidentaux, et leur refus de se soumettre aux lois en vigueur dans ces pays. Pensez aux questions du voile, des cimetières, des minarets, de l’abattage rituel, de la mixité entre hommes et femmes, des cours de natation. Et comme le droit musulman couvre tous les aspects de la vie, cette liste est loin d’être close. D’autres questions s’y ajoutent constamment, allant jusqu’à demander l’indépendance politique comme au Kosovo, ce qui peut se répéter dans d’autres pays occidentaux où vivent des minorités musulmanes importantes. En effet, un des principes du droit musulman est que le musulman, autant que possible, doit être gouverné par un musulman, régi par la loi musulmane et jugé par un tribunal musulman. D’où la demande de créer des tribunaux musulmans, demande soutenue en Grande-Bretagne par l’archevêque de Canterbury Rowan Williams, et en Suisse par le Professeur Christian Giordano et par un membre de la Commission fédérale contre le racisme!
On peut en conclure qu’une des raisons des tensions dans les pays musulmans et occidentaux est la conception musulmane de la loi. Et si on veut désamorcer ces tensions, il est nécessaire de comprendre cette conception. Quelle est donc cette conception? Quel est son impact sur un pays comme la Suisse? Quelles réponses donner aux revendications des musulmans? Ce sont les trois questions auxquelles ce livre veut répondre. De la réponse à ces questions dépend l’avenir des rapports entre les musulmans et les pays occidentaux, ainsi que des rapports entre les régimes musulmans et leurs populations musulmanes.
Première partie: conception musulmane de la loi. Elle signale l’importance des musulmans et de la religion chez eux, compare la conception juive, chrétienne et musulmane de la loi, expose l’application du droit musulman dans et en dehors des pays musulmans, et présente le scénario proposé par le Parti de libération islamique (Hizb ut-tahir).
Deuxième partie: impact de la conception musulmane sur la Suisse. Elle rappelle les conflits entre catholiques et protestants jusqu’à l’arrivée des musulmans, expose les revendications de ces derniers pour la reconnaissance de l’Islam et l’application du droit musulman, et dresse un tableau des frictions qui existent entre le droit suisse et le droit musulman allant du droit de la famille jusqu’aux cimetières.
Troisième partie: réponses aux revendications des musulmans. Elle passe en revue les réponses des libéraux musulmans et les réponses attendues des Occidentaux.
L’ouvrage se termine par un modèle de contrat de mariage mixte entre musulmans et non-musulmans afin de prévenir les conflits, et un projet visionnaire de loi fédérale du 24 mai 1880 concernant les cimetières pour mettre de l’ordre dans ce domaine très sensible.
Nous espérons que cet ouvrage permettra une meilleure entente entre les différentes communautés sur la base de la connaissance mutuelle et la franchise.
Sami Aldeeb
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