Application de la loi du talion en Iran et en Arabie saoudite

L’Ancien Testament prescrit la Loi du Talion: oeil pour oeil, dent pour dent, vie pour vie, etc. Voir: Genèse 9:6; Exode 21:23-25; Lévitique 24,17-22; Deutéronome 19:21. Cette norme se trouve dans le code de Hamourabi (voir plus bas).

Le Nouveau Testament a abrogé cette norme en ce qui concerne les chrétiens par le passage suivant:

Vous avez appris qu’il a été dit : ‘œil pour œil et dent pour dent’. Et moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Au contraire, si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. À qui veut te mener devant le juge pour prendre ta tunique, laisse aussi ton manteau. Si quelqu’un te force à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos (Matthieu 5:38-42).

Le Coran cependant reprend la Loi du Talion. Voir 17:33; 42:40-41; 16:126; 2:178-179, 194; 5:45; 22:60. Si la majorité des pays musulmans ont renoncé à l’application de la Loi du Talion, d’autres l’ont toujours fait (comme l’Arabie saoudite) ou y sont revenus (comme l’Iran). Le retour aux normes pénales islamiques, y comprise la Loi du Talion, est préconisé par pratiquement tous les mouvements islamistes comme les Frères musulmans. Et même la Ligue arabe a adopté et publié un projet de code pénal en 1996 prévoyant ces sanctions! Ce courant estime que les normes divines sont éternelles et ne pouvent en aucun cas être abrogées.

Je vons donne ci-après deux informations récentes qui font froid au dos, l’une concerne l’Iran, et l’autre l’Arabie saoudite, qui montrent l’actualité de cette sanction. N’ai-je pas raison lorsque je dis que le Coran a été écrit par un rabbin? On peut à cet égard se demander quand les humains reviendront à la raison et cesseront cette barbarie – comble de stupidité – attribuée à Dieu.

Iran: condamné à avoir les yeux brûlés à l’acide selon la loi du Talion

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La cour suprême iranienne a condamné un homme reconnu coupable d’avoir fait perdre la vue au mari de sa maîtresse, à avoir les yeux brûlés à l’acide, en application de la loi du Talion, a rapporté samedi un journal officiel iranien.

Selon le journal Iran, Mojtaba, 25 ans, a jeté de l’acide sur Alireza, 25 ans et chauffeur de taxi dans la ville sainte de Qom (centre), après “une relation illicite” avec l’épouse de ce dernier, Mojedh, également âgée de 25 ans.

La cour suprême a confirmé la peine prononcée par un tribunal, soit une condamnation à la cécité par acide, en conformité avec la loi islamique (charia) qui autorise la loi du Talion pour les crimes violents.

Selon le journal, le procureur de Qom, Mostafa Barzegar Ganji, a estimé que cette sanction s’imposait, la victime insistant pour obtenir “la peine Qisas”, le terme islamique pour “oeil pour oeil”.

“Nous avons demandé aux spécialistes de la médecine légale de superviser l’opération destinée à rendre aveugle le condamné”, a précisé le procureur.

Plusieurs attaques à l’acide ont été recensées ces dernières années.

En février 2009, Majid Movahedi a été condamné à la cécité totale après avoir été reconnu coupable d’avoir jeté de l’acide au visage d’une camarade d’université, Ameneh Bahrami, qui avait repoussé sa proposition de mariage.

Aucune confirmation de l’exécution de la peine n’a été rapportée.

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Il ne faut pas que l’Arabie saoudite cause délibérément la paralysie d’un homme à titre de réparation

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Amnesty International demande aux autorités saoudiennes de ne pas délibérément provoquer la paralysie d’un homme pour le punir d’avoir causé lors d’une bagarre des lésions ayant entraîné cet état chez sa victime.

Selon certaines informations, un tribunal de Tabuk (nord-ouest du pays) a contacté plusieurs hôpitaux à propos de la faisabilité d’une intervention chirurgicale visant à inciser la moelle épinière d’un homme afin de le punir au titre de qisas (réparation), comme la victime l’a demandé.

« Nous exhortons les autorités saoudiennes à s’abstenir d’infliger un tel châtiment, qui s’apparente ni plus ni moins à un acte de torture. S’il est effectivement nécessaire que les auteurs d’une infraction rendent des comptes, paralyser intentionnellement un homme de cette manière relève de la torture et serait contraire aux obligations internationales du pays en matière de droits humains », a déclaré Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

Une source a indiqué qu’un des hôpitaux a répondu qu’il serait possible de causer chirurgicalement une lésion à la moelle épinière au même endroit que celui auquel l’homme en question avait blessé sa victime avec un couperet lors d’une bagarre il y a plus de deux ans ; l’attaque avait laissé la victime paralysée.

Il est possible que le tribunal décide de ne pas prononcer ce châtiment et choisisse plutôt de condamner l’accusé à une peine de prison, au versement d’une indemnisation financière ou à la flagellation.

Cet homme, dont l’identité n’a pas été rendue publique, a déjà été condamné à sept mois de prison pour les faits qui lui sont reprochés. Amnesty International a reçu des informations indiquant qu’il a été déclaré coupable et condamné à l’issue d’un procès durant lequel il n’a pas bénéficié de l’assistance d’un avocat.

Le recours à ce châtiment constituerait une violation des normes internationales relatives aux droits humains, qui interdisent formellement la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Il enfreindrait la Convention des Nations unies contre la torture, à laquelle l’Arabie saoudite est partie, ainsi que les Principes d’éthique médicale adoptés par l’Assemblée générale des Nations unies.

L’Arabie saoudite condamne régulièrement des accusés à diverses formes de châtiments corporels.

La flagellation est une peine impérativement prévue par la loi saoudienne pour un certain nombre d’infractions et peut également être appliquée à la discrétion des juges en remplacement ou en complément d’autres sanctions.

Dans les cas de qisas (réparation), d’autres peines prononcées ont inclus l’énucléation, l’arrachage de dents, voire la mort dans des affaires de meurtre.

Selon les Principes d’éthique médicale adoptés par l’Assemblée générale des Nations unies, il y a une violation flagrante de l’éthique médicale et délit au regard des instruments internationaux applicables si des membres du personnel de santé, en particulier des médecins, se livrent activement ou passivement à des actes par lesquels ils se rendent coauteurs, complices ou instigateurs de tortures ou autres traitements cruels, inhumains et dégradants, ou qui constituent une tentative de perpétration.

Code_of_Hammurabi_IMG_1932.JPG

Le Code d’Hammurabi (vers 1750 av. J.-C.), actuellement au Musée du Louvre à Paris, prévoit la Loi du Talion. Voir une traduction française de ce code ici. Les dispositions concernant la Loi du Talion sont les suivantes:

196. Si un homme arrache l’oeil d’un autre homme, son oeil sera arraché.
197. Si un homme brise un os d’un autre homme, son os sera brisé.
200. Si un homme brise une dent de son égal, une dent doit lui être brisée aussi.

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