Le droit musulman privilégie les hommes sur terre, par exemple en leur permettant d’avoir quatre femmes, en leur accordant le double de ce qu’il octroie aux femmes en matière successorale, et en considérant le témoignage de deux femmes comme équivalent au témoignage d’un homme. Mais ce privilège se prolonge après la mort, au moins sur le plan sexuel.
Ibn-Hisham (décédé en 828), le biographe de Mahomet, raconte que lorsque ce dernier informa ses adeptes qu’il a été amené de nuit à dos du bouraq, animal ailé entre l’âne et le mulet, de la Mecque à la Jérusalem, d’où il a été conduit par l’ange Gabriel pour voir les merveilles entre le ciel et la terre, certains y ont vu une marque de folie et ont quitté l’islam. D’autres ont essayé d’interpréter ce voyage extraterrestre comme une vision de l’esprit, voire un rêve. Mais quelle que soit la nature de ce voyage, les musulmans croient qu’il a eu lieu et que Mahomet a pu y voir aussi bien l’enfer que les sept cieux. On en trouve un rapport détaillé dans un grand nombre de versets du Coran et de récits de Mahomet. Des auteurs classiques et modernes y consacrent des chapitres, voire des ouvrages entiers. Un auteur musulman contemporain a publié un ouvrage analytique (pince-sans-rire) de 450 pages intitulé “La géographie des plaisirs: le sexe au paradis”. Il l’avait précédé d’un autre ouvrage intitulé “Le sexe dans le Coran”.
La description du ciel et de l’enfer dépasse l’entendement humain au point que le fameux Al-Ghazali (décédé en 1111) dût avertir ses lecteurs:
Il est du caractère de l’être humain à nier tout ce à quoi il n’est pas habitué […]. Prends donc garde de nier les merveilles du jour de la résurrection du fait qu’elles ne correspondent pas à ce qui est connu sur la terre.
Les sources musulmanes décrivent les souffrances que subiront les déchus, et les plaisirs dont jouiront les élus sur tous les plans. On y trouve les préjugés contre les femmes et les privilèges en faveur des hommes qui prévalent dans les rapports humains d’ici-bas. Ainsi, Mahomet constata en voyant l’enfer que “la majorité de ses habitants sont des femmes”. Et pourquoi? lui demanda son entourage. Mahomet répondit: “Parce qu’elles dénigrent leurs maris et dénigrent les bienfaits. Si tu fais du bien à l’une d’elles toute une époque, dès qu’elle verra quelque chose de mal de toi elle te dira: Je n’ai jamais vu du bien de toi”. Mahomet aurait aussi répondu à une femme: “Vous maudissez beaucoup et vous dénigrez les maris”. Loin de renier ce récit de Mahomet, un auteur égyptien l’utilisa comme titre d’un petit ouvrage dont la couverture comporte un dessin en couleurs montrant des femmes suspendues dans les flammes de l’enfer, une de ces femmes se faisant lyncher par une vipère.
La soumission de la femme prescrite en droit musulman est une garantie d’échapper à l’enfer. Mahomet dit: “Toute femme qui meurt en laissant son mari satisfait d’elle entre au paradis”. Citant ce récit, l’auteur susmentionné ajoute:
Il est du devoir de la femme de rechercher la satisfaction de son mari, d’éviter sa colère et de ne pas se refuser à lui lorsqu’il la désire comme le dit Mahomet: “Si un homme appelle sa femme à son lit, qu’elle lui vienne même s’il était assis sur un four”.
Au paradis on mange, on boit et surtout on jouit des rapports sexuels avec les fameuses Houris mentionnés dans le Coran:
Nous leur donnerons pour épouses des houris aux grands yeux (44:54).
Mangez et buvez agréablement, pour ce que vous avez fait. Ils seront accoudés sur des divans rangés. Nous leur donnerons comme épouses des houris aux grands yeux (52:19-20).
Lequel des bienfaits de votre Seigneur démentez-vous tous deux? Des houris cloîtrées dans les tentes. […] Ni un humain ni un djinn ne les déflora avant eux (55:71-72 et 74).
[Ils y auront] des houris aux grands yeux, semblables à des perles préservées […]. C’est nous qui les avons générées avec soin. Nous les avons faites vierges, plaisantes, [toutes] du même âge (56:22-24 et 35-37).
Pour ceux qui craignent [Dieu], ce sera un succès: des vergers et des vignes, des belles aux seins arrondis, [toutes] du même âge, et une coupe débordante (78:31-34).
En se basant sur ces versets et sur des récits de Mahomet, les auteurs musulmans classiques et modernes se perdent en conjectures sur le nombre de Houris qui seront attribuées aux élus. Ainsi, le moindre élu aurait 72 Houris, mais certains arrivent à en posséder 343’000 Houris. Le Coran dit: “Les gens du jardin seront, ce jour, occupés à jouir” (36:55). Les termes “occupés à jouir” sont interprétés comme désignant “la défloration des vierges”. D’après les récits de Mahomet, l’homme déflorera par jour 100 vierges qui immédiatement retrouvent leur virginité. Pour parvenir à cette fin, l’homme se verra octroyé la force de 100 hommes, sera âgé de 30 ou 33 ans (âge de Jésus), mesurera 60 coudées de hauteur et 7 coudées de largeur (comme Adam), sera beau (comme Joseph) et parlera l’arabe (comme Mahomet).
En plus de ces Houris, le Coran mentionne la présence au paradis de jeunes gens et d’éphèbes au paradis:
Parmi eux tournent leurs garçons (ghilman), comme des perles préservées (52:24).
Parmi eux tournent des enfants (wildan) éternisés, avec des calices, des aiguières et une coupe [remplis] d’une source (56:17).
Parmi eux, tournent des enfants (wildan) éternisés. Lorsque tu les verras, tu penseras qu’ils sont des perles éparpillées (76:19).
Un auteur musulman estime que ces jeunes sont destinés aux rapports homosexuels des élus. Un autre crie au scandale.
Quoi qu’il en soit, la défloration des vierges au paradis comme récompense des croyants semble indiquer que le plaisir sexuel est réservé aux seuls hommes puisque le Coran et les récits de Mahomet passent sous silence le sort des femmes sur ce plan particulier. Les femmes sont là pour satisfaire aux besoins sexuels des hommes. Un problème reste cependant posé. Si la majorité des habitants de l’enfer est composée de femmes (selon le récit de Mahomet), comment alors réconcilier cette donnée avec le grand nombre de femmes que chaque homme du paradis possédera et déflorera? La réponse est que la majorité dont parle le récit de Mahomet concerne les femmes terrestres, alors que les Houris dont jouiront les hommes sont paradisiaques, élevées au paradis pour satisfaire les plaisirs sexuels des élus.
Dans un ouvrage controversé publié en 2000, Christoph Luxenberg, pseudonyme d’un chrétien libanais travaillant dans une université allemande dont le nom n’est pas divulgué, estime que les “houris” mentionnées dans le Coran ne seraient que des “raisins blancs” si on se réfère à la langue syriaque. Le Coran emprunterait le tableau des délices paradisiaques du livre Hymnes sur le Paradis (7:18) écrit en syriaque par saint Éphrem (décédé en 373). Comme les commentateurs musulmans du Coran ne connaissent ni le syriaque ni Saint Éphrem, ils ont fantasmé autour des versets coraniques. Évidemment, cette manière de comprendre le Coran ne plaît pas aux musulmans. Fin juillet 2003, un numéro du magazine Newsweek a été interdit au Pakistan et au Bangladesh en raison d’un article sur l’ouvrage de Luxenberg intitulé “Challenging the Koran”.
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